L'Autriche de 1790 à 1815

L'Empire d'Autriche en 1790 et en 1815

 

L'Autriche au XVIIIe siècle:

L'Empire autrichien atteint son apogée dans la première moitié du XVIIIe siècle. Les guerres de Succession d'Espagne (1701-1714) et de Pologne (1733-1738) lui assurent en outre les Pays-Bas espagnols et, en Italie, le Milanais, Mantoue, Parme et Plaisance, ainsi que la Toscane.

En 1713, la promulgation de la pragmatique sanction régla les modalités de l'ordre de succession au trône (décret de Charles VI, empereur de 1711 à 1740, visant à garantir l'indivisibilité des possessions des Habsbourgs et l'héritage de sa fille Marie-Thérèse). Marie-Thérèse, pourrait régner. Ce fut la première loi fondamentale commune à tous les territoires des Habsbourgs, et elle devait marquer le début de leur intégration progressive. Son caractère unificateur fut amoindri en Hongrie, qui ne l'accepta qu'après que Charles eût confirmé la Constitution et l'autonomie du pays ce qui, en réalité, renforça le séparatisme hongrois. La plupart des monarques européens s'engagèrent à accepter la pragmatique sanction.

Despotisme éclairé - Les règnes de Marie-Thérèse et de Joseph II
L'avènement de Marie-Thérèse, qui, en 1736, s'était mariée avec François 1er, duc de Lorraine, commença par une crise qui faillit emporter l'empire. En dépit de la pragmatique sanction, ses droits furent immédiatement contestés (guerre de Succession d'Autriche 1740-1748). La crise culmina lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763). La Prusse prit à l'Autriche la majeure partie de la Silésie, mais dut reconnaître les droits de Marie-Thérèse sur l'héritage des Habsbourgs. La guerre avait montré l'urgence de réformes centralisatrices et unificatrices.
Le fils de Marie-Thérèse, Joseph II, empereur et corégent depuis 1765, lui succéda en 1780. C'était un homme acquis aux Lumières, rationaliste. En dix ans de règne, il publia 10.000 décrets et 11.000 lois nouvelles, qui devaient faire de la monarchie un État moderne. Il abolit entièrement le servage (sauf pour les tziganes), améliora les procédures civiles et pénales, décréta la tolérance religieuse et la liberté de la presse, réforma l'Église catholique en s'accordant le droit d'intervenir dans les affaires ecclésiastiques et essaya de centraliser l'administration impériale. Militairement il connaît des défaites face aux Turcs et, en 1789, doit affronter une révolte des Pays-Bas. Mal comprises, ses réformes ne furent pas toujours bien accueillies; à sa mort, la Hongrie et la Belgique étaient en pleine révolte.
Le frère et le successeur de Joseph II, Léopold II frère également de Marie Antoinette, revint sur la plupart des réformes (dé-centralisation de certains organisme régionnaux et l'église recouvre une partie de ses anciens pouvoirs) et fut contraint de reconnaître la Hongrie comme une unité séparée des territoires des Habsbourgs. Il ne règnera que de février 1790 à mars 1792. Son fils François II lui succèdera.

L'Autriche à l'aube du XIXe siècle:

Guerre contre la France
De 1792 à 1815, l'Empire des Habsbourgs fut engagé dans la guerre de façon quasi permanente, d'abord du fait de la Révolution française, puis à cause des guerres napoléoniennes.
La France, par les changement politiques et territoriaux qu'elle entraîna,devient une menace permanente pour l'Autriche. En 1806, Napoléon supprime le Saint Empire et relègue son souverain, François II, au rang d'empereur héréditaire d'Autriche, sous le nom de François Ier. Plusieurs fois battue et envahie, contrainte de s'intégrer au système napoléonien après la paix de Vienne (1809), l'Autriche s'allie en 1813 aux autres puissances européennes contre l'empereur des Français, l'Autriche obtint la restitution de la Lombardie, la Vénétie, l'Istrie et la Dalmatie mais elle doit céder la Belgique aux Pays-Bas. L'habileté diplomatique du chancelier autrichien, le prince Klemens von Metternich, au Congrès de Vienne valut à l'empire des Habsbourgs de se retrouver à la base du nouvel ordre européen. L'empereur d'Autriche devient président de la toute nouvelle Confédération germanique. L'influence de l'Autriche, à la fois dans la Confédération germanique, qui succéda au Saint Empire romain germanique, et dans la Sainte-Alliance, atteignit alors son apogée.