La Pologne de 1790 à 1815

La Pologne en 1790 et en 1815
En 1815 le Royaume de Pologne (rose) est rattaché à la Russie
seule la République de Cracovie (en rouge) est "indépendante"

 

Au XVIII ème siècle la corruption politique étendue qui règne dans la noblesse polonaise accélère le glissement vers le déclin national. Grâce à une corruption d'une partie de la diète et à l'intervention armée de la Russie deux rois sont élus simultanément. Auguste III (1733-1763), électeur de Saxe, monte sur le trône de Pologne en 1733 en même temps que Stanislas Leszczynski (1733-1736), élu par la diète. Ces événements sont à l'origine de la guerre de Succession de Pologne (1733-1735). En 1764, les troupes russes entrent en Pologne et imposent le couronnement de Stanilas II Auguste (1764-1795), un favori de Catherine II, impératrice de Russie.

Du démembrement de la Pologne au congrès de Vienne
L'expansionnisme russe, tel qu'il ressort de ces événements, provoque une profonde inquiétude au sein des puissances européennes. Les Ottomans déclarent alors la guerre à la Russie. La Prusse et l'Autriche, effrayées par la perspective d'un conflit général en Europe et désireuses de s'emparer d'une partie du territoire polonais, proposent au gouvernement russe un plan de partage de la Pologne.

Le premier partage de la Pologne et la Confédération polonaise
Le gouvernement russe accepte la partition et, en 1772, le traité de partage est conclu à Saint-Pétersbourg. Aux termes de cet accord, la Russie, l'Autriche et la Prusse reçoivent une grande partie du territoire polonais, représentant en tout environ un quart de la superficie totale du pays. Une Constitution visant à éviter un renouveau polonais est imposée. Le consentement de la diète à cette Constitution est obtenu en grande partie grâce à la corruption. Malgré ces restrictions politiques, la Pologne progresse dans de nombreux domaines de politique intérieure au cours de la décennie qui suit le premier partage. L'enseignement est sécularisé et entièrement modernisé et il y a émergence d'un mouvement visant à une réforme constitutionnelle, mais la noblesse polonaise empêche toute action efficace dans ce domaine.
Après 1786, les relations entre la Russie et la Prusse se détériorent rapidement. Encouragés par la Prusse, des patriotes polonais de la diète mettent en place des réformes gouvernementales radicales en 1788 et entament la rédaction d'une nouvelle Constitution. Le 3 mai 1791, malgré les violentes protestations d'une partie des magnats, la diète adopte un texte qui fait de la Pologne une monarchie héréditaire et renforce et libéralise le gouvernement.

Les deuxième et troisième partages
Peu après, les dirigeants de la noblesse mécontente et Catherine II signent un accord secret visant à la restauration de l'ordre ancien. Soutenue par les troupes russes, cette organisation entame immédiatement des opérations militaires contre la Pologne. L'armée polonaise, avec à sa tête le prince Józef Antoni Poniatowski, résiste pendant plus de trois mois, mais le gouvernement, abandonné par la Prusse et confronté à des adversaires trop puissants, capitule. Les armées russes occupent tout l'est de la Pologne. Au début de l'année suivante, la Prusse envahit l'ouest du pays. Ces emprises territoriales, qui réduisent de deux tiers le territoire polonais, sont confirmées formellement par un deuxième partage, ratifié en septembre 1793. En 1794, les Polonais entament une guerre révolutionnaire pour la reconquête de leurs territoires perdus. Sous la houlette de Tadeusz Koßciuszko, qui avait combattu lors de la Révolution américaine (1775-1783) et qui assume les pleins pouvoirs, les armées polonaises rapidement reconstituées remportent une série de victoires sur les Russes. À l'été 1794, une grande partie du territoire polonais occupé par les Russes est libérée, et ces derniers subissent une défaite humiliante à Varsovie. Toutefois, de nombreux facteurs, dont les dissensions régnant au sein du haut commandement polonais, la large supériorité numérique des Russes et l'intervention de la Prusse et de l'Autriche, font de la cause polonaise une cause perdue. En octobre 1794, les Russes remportent une victoire décisive à Maciejowice. Les forces russes du maréchal Alexandre Suvorov entrent dans Praga, un faubourg de Varsovie, en novembre et massacrent une grande partie de la population. Varsovie se rend alors, et les survivants des armées révolutionnaires se rendent à leur tour dans les semaines qui suivent. Après avoir résolu des divergences importantes, les puissances victorieuses signent entre 1795 et 1797 plusieurs traités réglant le troisième partage de la Pologne. Aux termes de ces traités, l'empire russe se voit accorder environ la moitié de ce qui reste du territoire polonais, et la Prusse et l'Autriche chacune environ un quart. L'État polonais disparaît alors de la carte de l'Europe.

Le Grand Duché de Varsovie
Fin 1806, la Grande Armée pénètre sur les anciens territoires polonais devenus prussiens. Dés janvier 1807, Napoléon crée un gouvernement provisoire s'appuyant sur l'aristrocratie Polonaise. Le traité de Tilsitt en juillet 1807 crée le Grand Duché de Varsovie. Cet état est formé des territoires pris par la Prusse en 1793 et en 1795 et a Varsovie comme capitale. En 1809 la défaite de l'Autriche à Wagram agrandit le Duché de la Galicie occidentale. Durant la campagne de Russie, la Pologne sert de base arrière à la Grande Armée dans laquelle 100.000 homme sous les ordres de Poniatowski partage le sort des soldats Français. Les défaites de Napoléon en 1813 puis le congrés de Vienne en 1815 restitue la Grande Pologne à la Prusse, la Russie prenant le reste.

La république semi-indépendante de Cracovie
En 1815 il ne reste plus de la Pologne que la république semi-indépendante de Cracovie sous contrôle de l'Autriche et de la Russie.