La Prusse de 1790 à 1815

La Prusse en 1790 et en 1815

 

La Prusse au XVIIIème siècle:

De 1740 à 1786, Frédéric II, le Grand, fait usage de la formidable armée Prussienne que lui a laissé son père le "roi-sergent" Frédéric-Guillaume 1er. Ce «prince-philosophe», ami de Voltaire, voué au culte de l'État, gouverne en autocrate et fonde sa politique extérieure sur ses prouesses militaires: il est l'animateur principal de la guerre de la Succession d'Autriche (1740-1748) – à l'issue de laquelle il obtient le riche territoire de la Silésie – et de la guerre de Sept Ans (1756-1763); il réussit alors à résister aux Habsbourgs, à la France et, un temps, à la Russie. Sa participation au premier partage de la Pologne en 1772 lui permet d'annexer la Prusse Polonaise et donc de réunir géographiquement la Prusse et le Brandebourg. L'organisation de l'État est poursuivie, l'armée encore développée (200.000 hommes en 1786), tandis que la population s'accroît grâce aux conquêtes et à une intense politique de colonisation: elle atteint 5,5 millions d'habitants. La Prusse de Frédéric II est devenue une puissance européenne. Le régime de Frédéric II passe pour un modèle de «despotisme éclairé» : liberté religieuse, suppression de la censure et de la torture, etc.

La Prusse à l'aube du XIXème siècle:

Son successeur et neveu, Frédéric-Guillaume II est nettement moins charismatique. La Prusse participe à la déclaration de Pillnitz mais n'a pas véritablement l'intention d'intervenir pour restaurer Louis XVI en France. Aussi l'armée de Brunswick n'intervient elle que mollement et se retire après Valmy. La Prusse s'interesse beaucoup plus aux second et troisième partage de la Pologne où elle s'attribue d'immense territoires entre 1793 et 1795. A l'ouest les Prussiens signent rapidement la paix de Bâle en 1795 par laquelle ils laissent toutes leurs possessions situées à l'ouest du Rhin.
De 1801 à 1805, durant les guerres napoléoniennes, la Prusse reste neutre. En 1806 Frédéric-Guillaume III rallie une coalition européenne contre l'empereur, il est battu à Iéna et à Auerstaedt. La Prusse perd alors la plus grande partie de son territoire (traité de Tilsit, 1807). Cette défaite humiliante pour la Prusse engendre la mise en place, par les deux ministres de Frédéric-Guillaume III - Stein et Hardenberg -, d'une politique de réformes libérales qui porta ses fruits puisqu'en 1813 la Prusse ré-intègre la coalition avec des forces renouvellées. Après la bataille de Waterloo en 1815 et la chute de l'Empire français, la Prusse dominant alors toute l'Allemagne du Nord entre dans une nouvelle ère.