La campagne de 1793

Fin 1792, la situation militaire de la France était excellente. Les frontières naturelles étaient conquises sur le Rhin, en Savoie à Nice et en Belgique. Cette situation allait rapidement se dégrader lorsque certaines actions et imprudences de la Convention provoquèrent les souverains jusqu'alors restés neutres.

Une nouvelle coalition devenait inévitable. Ce sera la grande coalition de 1793 dont le principal instigateur fut le Premier Ministre anglais William Pitt.
Le 8 février 1793, l'Angleterre laissait à la Convention la responsabilité de la déclaration de guerre. Pitt et l'Angleterre parvinrent sans trop de peine à insuffler une ardeur nouvelle aux belligérants de 1792 (Prussiens, Autrichiens et Princes allemands). S'adressant aux autres états européens la diplomatie anglaise décida rapidement la Hollande, le Portugal, Naples et Rome à se joindre à la coalition. Les Anglais ont plus de mal à convaincre l'Espagne et la Russie de rejoindre la coalition. Ils y réussiront cependant grace à Godoy, Premier Ministre à la cour espagnole. La Russie rejoindra la coalition lorsque l'Angleterre accepta le partage de la Pologne proposé par la tzarine Catherine II. Les efforts de l'Angleterre restèrent stériles, par contre, avec la Suède, le Danemark, Gène, Venise, la Suisse et la Turquie qui souhaitaient rester neutres. A l'exception de ces six états, toute l'Europe se retrouvait donc ligué contre la France au printemps 1793.

Forces en présence début 1793

Le déséquilibre des forces est inquiétant pour la France.

Forces terrestres

Les coalisés disposent de onze armées (375.000 hommes) disposées autours de la France. Elles se répartissent ainsi:

Les 8 armées de la République ne disposent dans les premières semaines de 1793 que de 190.000 hommes. En effet les volontaires de 1791 et 1792 n'avaient aucunes obligation de rester sous les drapeaux. Le 13 décembre 1792, la Convention avait tenter d'enrayer le retour des volontaires dans leur foyer en décrétant que "tout volontaire national qui abandonnera son poste sera noté par la municipalité du lieu de son domicile sur un tableau d'instruction civique comme ayant refusé à la patrie le secours qu'elle lui demandait". Le décret sur la levée en masse de 300.000 hommes, recrutés parmi les célibataires et veuf de 20 à 40 ans, permettra d'atteindre les chiffres de 400.000 hommes sous les drapeau fin avril 1793 et 500.000 hommes début juillet. A la fin 1793, le million d'homme, chiffre énorme pour l'époque, sera atteint.

Levée de 300.000 hommes (Extrait du décret du 23 février 1793)

Article premier

La Convention Nationale fait appel de 300000 hommes qui se réuniront dans le plus court délai aux armées de la république.

...

Article X

Il sera ouvert pendant les trois premiers jours qui suivront un registre sur lequel se feront inscrire volontairement ceux qui voudront se consacrer à la défense de la patrie.

Article XI

Dans le cas où l'inscription volontaire ne produirait pas le nombre d'hommes fixé pour chaque commune, les citoyens seront tenu de le compléter.

 

Forces maritimes

La disproportion est encore plus dramatique. La marine Anglaise dispose de 158 vaisseaux de lignes, 125 frégates et 108 corvettes auxquels peuvent s'ajouter les 100 vaisseaux Hollandais. La marine Française privée de la quasi totalité de ses officiers qui ont rejoint l'immigration ne dispose que de 66 vaiseaux de lignes et 96 frégates et corvettes.

Les premiers désastres de 1793

Défaite en Belgique et en Hollande

En Belgique, Dumouriez tentait d'organiser le pays sur le modèle d'une république indépendante mais l'arrivée de nombreux commissaires politiques de la Convention introduisant sans transition des mœurs politiques nouvelles avait soulevé la population belge contre nos soldats. Furieux contre les Jacobins, Dumouriez courut à Paris se plaindre à la Convention et demander des pouvoirs étendus sur les territoires que son armée occupait. Fort mal reçut, il repartit avec comme objectif la prise de la Hollande. De retour en Belgique il est décidé à frapper un grand coup contre l'ennemi puis à se retourner contre le régime qu'il méprise.
Son plan contre la Hollande est le suivant: laissant ces lieutenants Miranda et Valence sur la Meuse et la Roër pour contenir les Autrichiens il attaquerait la Hollande et tenterait de la détacher de la coalition. Le début des opérations, commencées le 17 février 1793, se déroula assez bien, Breda, Gertruydenberg puis Willemstadt se rendirent sans résistance. Dumouriez se préparait à marcher sur Amsterdam quand il fut rappeler en arrière par de mauvaises nouvelles. Les Autrichiens débordaient en effet nos lignes et venaient de reprendre la Meuse le menaçant directement sur ces arrières.
Les troupes autrichiennes, conduites par le prince de Saxe-Cobourg, chassaient successivement les Français d'Aix la Chapelle puis de Liège après avoir forcé Miranda à levé le siège devant Maëstricht le 3 mars. La Belgique était sur le point de se soulever, seul Dumouriez pouvait rétablir la situation. De retour à Bruxelles, accueillit par les cris d'enthousiasme d'une armée démoralisée il se crut suffisamment fort pour marcher sur Paris et prendre une dictature militaire. Il tournait en dérision les politiciens Jacobins et ne parlait plus qu'avec mépris de la Convention. Le 12 mars 1793, ne pouvant contenir sa colère il envoie à l'Assemblée une lettre de réprimande qui ressemble à une déclaration de guerre. Deux commissaires politiques, Danton et Delacroix, lui sont envoyer avec ordre si nécessaire de le destituer et de l'arrêter. Dumouriez cherche une victoire et pense la trouver à Neerwinden. Le 18 mars 1793, il attaque les forces autrichiennes. Un instant vainqueur, des bataillons qui lâchent pied à l'aile gauche l'oblige à battre en retraite.

La bataille de Neerwinden

Les Autrichiens occupaient la rive droite de la Ghette, rivière bordée par des hauteurs considérables couronnées par les villages de Lanen, Overwinden, Neerwinden, Laer, Orsmael et Leuw. Coté autrichien, le général Clerfayt commandait l'aile gauche, l'archiduc Charles l'aile droite et Cobourg le centre. Leur front était fortifié sur les hauteurs et s'étendait sur une largeur de 3 km Coté Français, Valence avait l'aile droite en face de Overwinden et Neerwinden, ses objectifs qu'il devait prendre puis déborder. Miranda avait l'aile gauche et ordre d'occuper et de se maintenir à Leuw et Orsmael. Le centre était commandé par le duc de Chartres qui devait décider de la victoire par l'occupation définitive de Neerwinden.
Le 18 mars au matin, les Français prennent l'offensive et s'emparent des positions demandées. Une contre-offensive autrichienne rejette les Français dans la Ghette. Dumouriez arrivant avec des renforts relance de nouveau le duc de Chartres sur Neerwinden qu'il reprend difficilement. La bataille semble bien engagée mais en fin de soirée Dumouriez apprend que Miranda débordé par des forces supérieures a été rejeté à Tirlemont et que les Autrichiens sont donc sur le point de couper en deux l'armée française. Ne pouvant rester sur ces positions Dumouriez se décide à retraiter. La retraite faillit se transformer en déroute quand un boulet renversant le cheval de Dumouriez et couvrant le général de terre fit naître un moment de panique dans les bataillons français. Le 19 mars l'armée retrouvait ces positions de l'avant veille, 4.000 hommes restaient sur le terrain et 10.000 hommes étaient en fuite.

 

Bataille de Neerwinden
18 Mars 1793

Défaite des troupes Républicaines face aux Autrichiens


Conséquence de Neerwinden et trahison de Dumouriez

La situation militaire devenait précaire. L'évacuation de la Belgique devenait nécessaire mais la défense restait toujours possible derrière les forteresses flamandes. Dumouriez négocia cependant avec les Autrichiens leur promettant d'évacuer la Belgique et même de leur livrer la place forte de Condé en contrepartie les Autrichiens s'engageaient à ne pas marcher sur Paris. A Paris, soupçonnant les intrigues de Dumouriez, on lui mande trois envoyés auxquels il dévoile ses intentions. Atterrée, la Convention lui envoie aussitôt quatre commissaires et le ministre de la guerre Beurnonville avec mission de ramener à Paris de grés ou de force le général félon. Le 2 avril 1793, les envoyés de la Convention sont introduits auprès de Dumouriez et lui donnent lecture du décret le citant à la barre de la Convention. La discussion s'échauffe, Camus l'un des commissaires, annonce alors au général qu'il est destitué et en état d'arrestation. En fait d'arrestation, ce sont eux qui vont être mis aux arrêts par les Hussards de Dumouriez puis livrés aux Autrichiens. Le projet de Dumouriez consistait maintenant à soulever l'armée et à la conduire sur Condé pour livrer la ville aux Autrichiens. Le 5 avril, Dumouriez tente d'entraîner l'armée avec lui, les troupes de lignes hésitent mais les bataillons de volontaires crient à la trahison. Dumouriez est obligé de fuir avec la plupart de ces généraux et le régiment des hussards de Bercheny.

La conférence d'Anvers - Situation générale

A Anvers, les coalisés tinrent une conférence à l'issue de laquelle il fut décidé que les Autrichiens, Anglais et Hollandais envahiraient la Flandre, que les Allemands et les Prussiens marcheraient contre l'Alsace. Au sud-est et au sud-ouest les Piémontais et les Espagnols diviseraient nos forces en attaquant sur les Alpes et les Pyrénées. Les hostilités allaient donc s'engager sur quatre théâtres différents, Flandre, Rhin, Alpes et Pyrénées.

La situation était désespérée, l'armée du Nord découragée et démoralisée s'était réfugiée sous les canons de Dunkerque, Lille, Valenciennes et Condé mais les Autrichiens s'ébranlaient déjà et derrière eux une seconde armée d'invasion composée d'Anglais et de Hollandais se préparait. A l'Est 200.000 Prussiens, Allemands et Autrichiens s'apprêtaient à marcher sur l'Alsace et la Lorraine. 40.000 Piémontais menaçaient le Dauphiné et la Provence et 50.000 Espagnols lorgnaient sur le Roussillon et le Béarn. Sur le plan maritime nos côtes étaient totalement bloquées.

 

L'offensive des coalisées Avril-Septembre1793

Les opérations dans les Flandres - Prise de Valencienne et Condé

Dans les Flandres la défense ne pouvait que s'organiser autour des forteresses. Dunkerque était convoitée par les Anglais qui avaient juré la destruction de ce repaire de corsaire. Lille était convoité par les Autrichiens mais leur première tentative de siège en 1792 s'étant soldée par un échec il résolurent de se tourner d'abord vers Condé et Valenciennes à la tête de 100.000 hommes.

Après Neerwinden, l'armée du Nord s'était ralliée en arrière de Condé et Valenciennes, à Bouchain. Dampierre disposait de 40.000 hommes, il réorganisa ses troupes démoralisées et les conduisit à la délivrance des garnisons de Condé et Valenciennes. Entre le 1 mai et le 8 mai 1793, une foule de petits combats sans résultats sérieux fut livrés contre les Autrichiens. Les troupes françaises résistaient difficilement à l'avancée autrichienne. Le 23 mai 1793 le camp de Famars qui couvre Valenciennes et Condé est pris par les Autrichiens.
Le siège de Valenciennes et de Condé peut alors débuter. Condé capitulera le 14 juin 1793 réduit par la famine. (ou 10 juillet) Valenciennes ne capitulera que le 28 juillet 1793 après avoir retenu pendant plus de deux mois toute l'armée Austro-Anglaise de Cobourg. La garnison de 9.500 hommes commandée par Ferrand et la population avait subi le feu de 300 canons, reçu 84.000 boulets, 20.000 obus et 48.000 bombes, la ville n'était plus qu'un amas de décombres.

Côté coalisés, Cobourg disposait maintenant de ces 100.000 hommes et pouvait marcher sur Paris qui ne pourrait lui résister. Circonspect et prudent il préférera se tourner vers Cambrai et l'assiéger. Au même moment Pitt, dévoilant les intentions anglaises, ordonne aux Anglais et aux Hollandais présents dans l'armée de Cobourg de se porter sur Dunkerque. L'ordre est absurde car il empêche Cobourg de profiter de sa supériorité numérique et donne aux troupes un mouvement rétrograde. Le 23 août 1793, le duc de York commençait le siège de Dunkerque, pendant que Cobourg restait en observation devant Cambrai. Le 12 septembre 1793, il occupait la place de Quesnoy.
Côté Français, Kilmaine avait pris le commandement de l'armée du Nord et était positionné sur la Scarpe en appuie sur les deux villes fortes d'Arras et de Douai. La frontière du nord était donc en partie démantelée. Les coalisés avaient pris Condé et Valenciennes et menaçaient Cambrai et Dunkerque.

Les opérations sur le Rhin - Prise de Mayence

Sur ce front, Custine était réfugié dans Mayence ayant laissé Francfort fin 1792. La position était forte et pouvait tenir tête à l'ennemi, mais ce général n'était pas un grand tacticien. Lorsqu'il vit l'armée prussienne et Allemande franchir le Rhin il se replia précipitamment et sans combattre sur Landau et Wissembourg ne laissant à Mayence qu'une garnison de 20.000 hommes. Tout le Palatinat était perdu sans qu'un seul coup de fusil n'ait été tiré. Les coalisés ne pouvaient avancer plus loin en laissant une place aussi considérable que Mayence sur leurs arrières.
L'investissement de la place commença en avril. La garnison de Mayence, surtout composée de volontaires, était commandé par les généraux Aubert-Dubayet et Kléber. Deux conventionnels étaient également présents dans la ville, Rewbel et Merlin de Thionville.
45.000 coalisés (Hessois, Autrichiens et Prussiens) étaient réunis autour de la place forte sous le commandement du roi de Prusse. Une armée d'observation de force a peu prés égale commandé par Brunswick et Wurmser faisait face à Custine. Avril et juin virent différentes tentatives des assiégés et des assiégeants pour forcer tel ou tel point du dispositif ennemi. Le véritable siège ne débuta qu'en juin lorsque de lourdes pièces d'artillerie de siège hollandaises furent amenées par les coalisés. A partir de cette date la cité fut bombardée jour et nuit par 200 grosses pièces. Les assiégés attendaient une action de Custine qui ne vint pas, ce général avait donné sa démission à la Convention le 17 mai. Le 21 juillet 1793 Mayence capitulait avec les honneurs militaires.

L'armée du Rhin n'avait plus que 50.000 hommes à opposer aux coalisés victorieux. L'armée battait donc lentement en retraite. Heureusement pour la République Brunswick et Wurmser se jalousaient et se détestaient comme Prussien et Autrichien. Après la prise de Mayence ils attendirent deux mois avant de relancer sérieusement les opérations militaires. Le 13 octobre 1793 Brunswick battait les Français à Pirmasens menaçant la ligne de la Sarre. Wurmser nous battait le 14 octobre 1793 à Wissembourg et forçait la ligne de la Lauter. Ces deux victoires permettaient aux alliés d'entrer en Lorraine et en Alsace. Haguenau est prise le 29 octobre 1793, Fort Vauban en avant de Strasbourg est pris le 9 novembre 1793. Landau est assiégé par les Prussiens.

Les opérations sur les Alpes et les Pyrénées

Sur les Alpes, les Piémontais avançaient et reprenaient les deux provinces de Nice et de Savoie occupant les vallées de la Tarentaize et de la Maurienne. Ils profitaient du soulèvement de Marseille et de Lyon qui avait obligé les deux armées qui gardaient la Savoie et Nice à reculer. Les Anglais, les Napolitains et les Espagnols bloquaient les côtes françaises. Par malheur, le 27 août 1793 Toulon se livrait à la flotte anglaise de l'amiral Hood. 15.000 coalisés étaient aussitôt débarqués et occupaient les forts côtiers contre les troupes françaises.
Sur les Pyrénées, les Espagnols marchaient sur Perpignan, leur objectif était d'occuper tout le Roussillon.

A la fin de l'été 1793, la situation était critique. Au nord l'armée autrichienne menaçait Cambrai. Les Anglais et les Hollandais assiégeaient Dunkerque. A l'est les Prussiens avaient pénétré en Alsace et en Lorraine. Au sud-est les Piémontais menaçaient Lyon et les Anglais déjà maître de Toulon songeaient à prendre Marseille. Au sud-ouest les Espagnols occupaient une partie du Roussillon. A l'ouest une guerre civile soulevait les Vendéens contre la Convention.

La situation de la France en 1793

 

 

La reprise des frontières Septembre-Décembre 1793

La réorganisation des armées de la République

Avant la fin de l'année 1793 les frontières allaient être reconquises et ceci grâce à un homme que l'histoire appellera l'organisateur de la victoire : Carnot.
Né en 1753, il est officier dans le génie lorsque débute la Révolution. En 1791 il sera élu à la Législative député du Pas de Calais puis sera réélu à la Convention en 1792. Sans vraiment prendre part à la lutte des partis qui divisait la Convention il sera nommé membre du comité de salut Public où il aura en charge les affaires militaires. Pendant tout le XVIIIème siècle les batailles s'étaient livrées pour la prise d'une ligne, d'une position ou d'une place forte, les campagnes s'éternisaient, les pertes étaient importantes les combats fréquents et sans résultat. Les idées de Carnot sont nouvelles, il choisit d'agir par masses, c'est à dire former une armée compacte et nombreuse qui sera porter rapidement d'un point à un autre et accablera l'ennemi par une grande victoire. Le principe n'est pas totalement nouveau, Frédéric II l'avait adopté pendant la guerre de Trente ans et depuis divers généraux l'évoquait. Carnot le mit en application dés 1793.
Pour une stratégie nouvelle il fallait aussi des hommes nouveaux. Ces hommes nouveaux sortiront des bataillons de volontaires de 1791 et Carnot leur donnera sa confiance et les mettra à la tête des armées de la République. Ces futurs vainqueurs de la coalition se seront Jourdan, Hoche ou Pichegru.
Une tactique nouvelle, des généraux jeunes: il fallait maintenant organiser ou plutôt réorganiser une armée. Depuis la défection de La Fayette puis de Dumouriez, depuis les défaites du printemps et de l'été l'armée était désorganisée, démoralisée et découragée se sentant assaillie de toutes part. Là encore Carnot aidé de Lindet aux approvisionnements et de Prieur de la Côte d'Or pour l'armement mit sur pied les "quatorze armées" de la République. Le rapport défendu par Barère le 23 août 1793 décrétait la levée en masse. Les jeunes gens non mariés ou veuf de 18 à 25 ans formèrent la première levée, la génération de 25 à 30 formait la seconde, le reste jusqu'à 60 ans était disponible au gré des représentants pour régulariser ces levées. Pour l'habillement Lindet fit décréter que chaque district habillerait un bataillon ou un escadron, pour le grain des réquisitions furent organiser, pour le train, et les charrois la République réquisitionnait le 25ème cheval et le 12ème mulet. Pendant ce temps Prieur donnait l'ordre aux différentes manufactures d'armes et de poudres de produire des munitions et des armes de tout calibre. Les cloches des églises étaient fondues pour faire des canons.

Parallèlement à cette réorganisation des armées françaises, les coalisées hésitaient et dispersaient leurs forces ce qui allait redonner l'avantage à la République. Depuis fin août les Anglais du duc d'York ne voyant que leurs intérêts assiégeaient Dunkerque laissant seul Cobourg qui assiégeait et prenait Le Quesnoy. Sur le front de l'Est, Wurmser et Brunswick se jalousaient.

Les Flandres et le Nord

Les Flandres - automne 1793
Hondshoote 6-8 septembre 1793 et Wattignies 15-16 octobre 1793

Hondshoote

Dunkerque ne devait pas tomber aux mains des coalisés comme Le Quesnoy. La Convention en avait décidée ainsi et avait ordonné à Houchard de détruire l'armée de York. Appelé de l'armée du Rhin, Houchard avait pris le commandement de l'armée du Nord le 10 août. Cette armée allait rapidement recevoir un renfort provenant de l'armée du Rhin et de celle de Moselle.
Vieux soldat âgé de 55 ans Houchard était courageux et fonceur mais manquait de capacité pour être un bon général. Il allait devoir s'appuyer, pour la réussite de sa mission, sur ses lieutenants et appliquer les plans de Carnot. Il paiera cependant de sa tête le demi-échec de Hondshoote. Dans Dunkerque, assiégé depuis le 24 août, la garnison commandée par le général Souham secondé du chef de bataillon Hoche recevait l'appui d'une flottille française aux ordres du lieutenant de vaisseau Castagnier et tenait vaillamment tête aux Anglo-Hanovriens de York. Le duc d'York (Y) assiégeait Dunkerque avec 30.000 hommes (Anglo-Hanovriens et Autrichiens). Il était arrivé à Dunkerque par le Nord en passant par l'étroite bande sablonneuse séparant la mer du Nord des marais de la Grande Moëre. York avait laissé deux corps d'observation pour protéger son armée de siège : 15.000 coalisés en avant des marais sous le commandement de Freytag (F) et 15.000 hollandais plus au Sud à Menin commandé par le duc d'Orange (O). 60.000 coalisés étaient donc retenus sous les murs et aux environs immédiats de Dunkerque.

Le plan de Carnot était simple, enlevant 12.000 hommes à l'armée du Rhin pour renforcer l'armée du Nord, il disposait d'environ 40.000 hommes. En agissant rapidement et en massant ses hommes, Houchard pouvait assaillir et écraser successivement chacun des trois corps des coalisés. Au lieu de cela il organisa six colonnes et laissa une partie de ces troupes sur ces arrières. Il attaqua, prématurément, (1) dans les derniers jours d'août le duc d'Orange à Menin ce qui donna inutilement l'alerte aux autres coalisés. Le 6 septembre 1793 plutôt que de se placer en masse entre York et Freytag, Houchard fit attaquer toute la ligne du corps d'observation de Freytag disposé le long de l'Yser (2). En fin de journée, les coalisés un moment repoussés au-delà de l'Yser, reprennent l'offensive et se retranchent en masse autour du village de Hondshoote. Une grande bataille frontale devenait inévitable. La journée du 7 septembre fut une journée d'observation. L'affrontement décisif eu lieu le 8 septembre 1793.
A Hondshoote le centre français commandé par Jourdan (3) parvient à occuper les positions Hanovriennes au prix de lourdes perte. Les redoutes, entourant le village, tournées par le corps de Leclerc tombent ensuite entre les mains des Républicains. Les Anglo-hanovriens enfoncés sur toute leur ligne battent en retraite et se replient précipitamment sur Furnes (4). Pendant cette même journée la garnison de Dunkerque allait opérer une sortie sous les ordres de Hoche pour empêcher le corps d'York de prêter main forte à Freytag. Le soir même York décidait de lever le siège et de se replier sur Furnes pour rejoindre son corps d'observation, ce qui était fait le 9 septembre au matin sans avoir été inquiété (4).

Les pertes se montaient à environ 4.000 hommes de part et d'autre, les coalisés avaient également abandonné toute leur artillerie de siège et une bonne partie de l'artillerie de campagne.

Houchard n'espérant plus de succès face aux forces de York et Freytag réuni à Furnes se retourne alors contre les forces du duc d'Orange disposées autour de Menin (5). Après quelques combats indécis Menin est repris par Houchard le 13 septembre obligeant le duc d'Orange à se replier sur Gand (6). Mais le 15 septembre une panique s'empare des troupes de Houchard qui partent en déroute et s'enfuient jusqu'à Lille face à York et au général Autrichien Beaulieu (7) et (8). Le 23 septembre Jourdan prend le commandement de l'armée du Nord et Houchard est rappelé à Paris pour s'expliquer sur cette déroute, il y sera exécuté en novembre 1793.

Wattignies

La préoccupation du Comité de Salut Public était maintenant la place-forte de Maubeuge assiégée par Cobourg depuis le 23 septembre. Si cette place tombait les Autrichiens allaient disposer d'une excellente base d'opération entre l'Escaut et la Sambre avec les places-fortes de Condé, Valenciennes, Le Quesnoy et Maubeuge : un véritable camp retranché. Les Français disposaient de deux divisions soit 20.000 hommes dans le camp retranché de Maubeuge.

Carnot rejoignait Jourdan le 8 octobre à Guise (J). Cobourg (Co) disposait de 70.000 hommes environ. Il laissa 35.000 hommes pour l'occupation de la place et fit avancer un corps d'observation aux ordres de Clerfayt (Cy) en avant de Maubeuge. Il appela également le duc d'York à son secours. Clerfayt occupait une position en arc de cercle autour de Maubeuge depuis St Waast à l'ouest jusqu'à Wattignies à l'est en passant par Dourlers au centre. Jourdan s'approchait depuis Guise au sud avec 50.000 hommes (9).

Le 14 octobre une canonnade opposa les avant-postes prés d'Avesne. Le 15 octobre l'attaque est déclenchée, les Autrichiens sont assaillis sur leur gauche et sur leur droite, le centre ne doit qu'être maintenu par une forte canonnade. L'attaque échoue, Carnot décide alors de prendre Dourlers au centre. Malgré plusieurs tentatives menées par Jourdan, les bataillons Républicains ne peuvent déboucher et sont clouer sur place par l'artillerie autrichienne laissant 1500 hommes sur le terrain. Le 16 octobre 1793 Jourdan décide de faire porter l'attaques sur Wattignies, la gauche en retrait de l'ennemi. Par une dangereuse marche de flanc sous le nez de l'ennemi, les troupes républicaines, à la faveur d'un épais brouillard, sont concentrées sous Wattignies. A midi, le soleil se lève, et les Autrichiens ont la surprise de voir monter à l'assaut une masse énorme d'infanterie disposant de quelques pièces d'artillerie légère. Les grenadiers autrichiens sont enfoncés et la cavalerie autrichienne est contenue par nos pièces légères. Wattignies pris, Jourdan s'y renforce avec 5.000 hommes. Malgré l'arrivée du duc d'York (10), Cobourg replia ses troupes(11) sur la rive gauche de la Sambre craignant d'être pris entre la garnison de Maubeuge et l'armée de Jourdan. Si les 20.000 hommes du camp retranché avaient simultanément opéré une sortie les coalisés auraient été anéantis, le général Chancel en répondra devant le tribunal révolutionnaire. Le 17 octobre Cobourg se repliait sur Mons, Wattignie allait marquer le début du redressement militaire aprés les échecs du printemps et de l'été 1793.

Le 22 octobre Jourdan reçoit l'ordre du Comité de Salut Public de passer la Sambre et de poursuivre les 80.000 hommes réunis de York et Cobourg. Disposant de deux armées,celle des Ardennes et celle du Nord Jourdan tente une avancée malgré l'état de fatigue de ses troupes, son manque de cavalerie et la pénurie de munitions. Celle-ci se solde par un échec les coalisés reprenant leurs positions et établissant leur quartier d'hiver Cobourg sur Mons, Hohenlohe autour de Condé, Clerfayt à Tournai, Beaulieu sur les frontières du Luxembourg et les Anglo-Hanovriens dans la région de Gand. Coté Français, l'armée des Ardennes fut renvoyée sur Philippeville et Sedan, et l'armée du Nord fut cantonnée à Dunkerque, Lille et Cambrai avec son quartier général à Guise. Jourdan rapellé à Paris le 15 novembre sera destitué pour n'avoir pas su exploiter la victoire de Wattignies.

Le Rhin et l'Est

Les Vosges et l'Alsace- hivers 1793
Wissembourg 26 décembre 1793

 

Début novembre Hoche (25 ans) prenait le commandement de l'armée de Moselle (35.000 hommes) et Pichegru prenait celui de l'armée du Rhin (45.000 hommes). Respectivement associés aux représentants en mission Baudot et Lacoste pour l'un et Saint Just et Lebas pour l'autre ils avaient pour mission de libérer l'Alsace en refoulant les Austro-Prussiens hors du territoire national et de lever le siège de Landau.

Le 17 novembre les Prussiens tente de prendre le fort de Bitche, surpris par la résistance des défenseurs ils se retirent avec beaucoup de perte. Brunswick décide alors de retirer son armée Prussienne jusqu'au centre des Vosges à Kayserslautern (B). L'armée de Moselle se porte en avant à sa poursuite (1). Le temps est épouvantable, et les chemins sont difficilement pratiquable à cause de la neige et de la boue. Hoche rejoint Brunswick le 28 novembre sous les murs de Kaizerslautern et l'attaque. Du 28 au 30 novembre plusieurs attaques quelque peu désordonnées ne pourront venir a bout de la résistance Prussienne. Hoche est obligé de se replier sur Pirmasens, Deux-Ponts et Hornbach laissant 3000 hommes sur le terrain (2), la victoire de Brunswick est totale puisqu'il ne perd que quelques hommes. Malgré sa défaite et grace à l'appui de Carnot le Comité de Salut Public reconnait le courage de Hoche et lui maintien son commandement. Hoche décide alors d'envoyer 12.000 hommes prêter main forte à l'armée du Rhin en attaquant l'aile droite de Wurmser maintenant dégarnie par le mouvement rétrograde de Brunswick.

Pendant ce temp Pichegru (P), bien secondé par Desaix, remonte depuis Strasbourg sur Haguenau. Sa tactique de harcèlement lui permet de repousser progressivement, par une succession de petits combats, les Autrichiens sur la ligne de la Zorn puis sur celle de la Moder (3). Début décembre, aprés de grosses difficultés, le corps de Taponnier envoyé par Hoche inquiète la droite de Wurmser (W). Le 22 décembre1793 Hoche (H) rejoint Taponnier avec le gros de ses forces et attaque à Werdt et à Froeschwiler l'aile droite de Wurmser l'écrasant et lui prenant beaucoup de canons (4). Découragé Wurmser se replie sur la ligne de la Lauter autour de Wissembourg laissant l'armée du Rhin reprendre Haguenau (5). Les deux armées étant réunies les représentants de la Convention décident de donner le commandement général à Hoche le 25 décembre.

Wissembourg

Le 26 décembre 1793 Hoche sans plus attendre décide d'attaquer les forces de Brunswick et de Wurmser maintenant réunies. La position des coalisés et particulièrement forte, protégée au Sud par la Lauter, à l'Est par le Rhin et adossée à l'Ouest aux Vosges. Sûrs de leur position il se décidèrent à prendre l'offensive au moment même où Hoche se disposait à les attaquer. Par cette malchance, ils allaient donc se retrouver à combattre le dos à la Lauter ce qui en cas de défaite rendrait la retraite périlleuse.
Sur la droite française Desaix et Michaud marchèrent sur Lauterbourg et Schleithal dont ils s'emparaient. Au centre Hoche attaque les Prussiens sur le Geisberg et les en débusque. Il marche ensuite sur Wissembourg. A gauche Pichegru doit tourner les positions Prussiennes. Le succés est total, Brunswick en personne doit intervenir au centre avec d'importants renforts pour éviter que Wissembourg ne tombe trop rapidement. Son intervention permet aux Autrichiens de se replier avec moins de désordre. Le 27 décembre Hoche entre dans Wissembourg et Desaix occupe Lauterbourg. Le 28 décembre Landau est débloquée.
Les Autrichiens ne résistèrent pas plus et dés le 30 décembre repassèrent le Rhin en désordre à Philipsbourg (6)laissant les Prussiens seuls aux prises avec les Français. Brunswick se retire en ordre sur Neustadt (7) puis sur Worms et Oppenheim en direction de Mayence. Le 31 décembre 1793, la route du Palatinant est ouverte, Hoche entre dans Spire, l'armée du Rhin reprend Fortlouis et l'armée des Ardennes occupe Kaiserslautern (8).
Cette victoire permettait de dégager toute l'Alsace et de plus brouillait définitivement les Autrichiens et les Prussiens qui se rejetaient mutuellement la responsabilité de la défaite. Brunswick donnait sa démission à Frédéric-Guillaume.

Toulon la Savoie, Nice et les Pyrénées

Toulon

Siège de Toulon
19 Décembre 1793

Toulon aux mains des Anglais depuis plusieurs mois est repris par les forces républicaines commandées par Dugommier et Bonaparte.

Toulon s'était livré au Anglais le 27 août 1793. L'amiral Hood avait aussitot fait occuper la rade par une imposante escadre et était allez chercher sur les côtes méditérranéennes toutes les troupes disponibles pour défendre le port. La garnison de 15.000 hommes environ était donc cosmopolite, on y trouvait des Sardes, des Espagnols, des Napolitains et deux régiments anglais. La possession de Toulon assurait aux coalisés une base d'opération pour tenter une invasion, le Comité de Salut Public avait donc décrété la prise de Toulon et en avait chargé l'armée d'Italie.
La reprise de Toulon par la terre était périlleuse car une multitude de petits forts sur les hauteurs entourant le port protègeaint la rade. La prise par la mer l'était encore plus de part les goulets et les forts à franchir enserrant la grande et la petite rade sans compter les vaisseaux embossés dans la rade. L'amiral Hood avait remis en état l'ensemble des fortifications depuis septembre. Seule l'attaque par la terre avait une infime chance de réussir.
Le premier acte d'une telle action fut la reprise des gorges d'Ollioules aux Anglais qui permit au général Carteaux venant de Marseille de s'établir à la sortie de ces gorges en vue de Toulon avec 8000 hommes. Un autre corps aux ordres de Lapoype se positionna sur le coté opposé, à Lavalette avec 4000 homme, séparré de Carteaux par le massif du Mont Faron. L'armée assiègeante grossissait de jour en jour, toutes les troupes disponibles étaient dirigées par Carnot et le Comité sur Toulon. Le siège trainait cependant en longeur, l'inexpérience des militaires, la présence des commisaires de la républiques, des représentants des sociétés populaires n'apportait qu'un désordre tumultueux.

Par un coup du destin il se trouva que le capitaine Bonaparte (24 ans), de passage à Toulon, se vit confier par le commissaire Salicetti, son compatriote, le commandement de l'artillerie de siège. Aussitôt Bonaparte fit venir de Lyon et de Grenoble des pièces d'artillerie de siège qu'il positionna autour de la ville assiègée. Il prend part activement aux opérations allant même jusqu'à utiliser le refouloir et charger lui même certaine pièce. C'est ici qu'il rencontrera Junot, Muiron et Duroc.
Le 3 novembre 1793 le général Dugommier remplace Carteaux, la Convention lui ordonne de reprendre Toulon avant la fin de l'année et impose à Dugommier des instructions de siège difficilement réalisables avec seulement 30.000 hommes.
Bonaparte s'oppose à ces instructions. Pour lui, la ville ne tient que tant que la flotte Anglaise ne sera pas menacée. Si les forces françaises peuvent s'emparer d'un fort menaçant directement les vaisseaux anglais Hood lèvera l'ancre aussitôt " aucun besoin d'un siège en règle, prenons l'Eguillette et nous entrons à Toulon ". Le plan de Bonaparte envoyé à la Convention est adopté, et les préparatifs débutent. Les Anglais avait renforcé cette position en y débarquant de nouvelle troupe et en rasant tous les arbres sur le promontoire dominant ces deux forts. La position était si bien défendue qu'ils l'avaient surnommée le Petit-Gibraltar.

Des mortiers et des canons de siège de 24 sont amenés en toute discrètion à proximité du Petit-Gibraltar d'une part et du fort de Malbosquet d'autre part pour obliger les Anglais à diviser leurs forces. Le feu d'artillerie trop tôt délivré contre Malbosquet décide O'Hara à tenter un dégagement le 30 novembre 1793; les 6.000 Anglais sont repoussés après un combat de nuit mouvementé durant lequel O'Hara est fait prisonnier.
C'est le 18 décembre à minuit sous un terrible orage que se déclenche simultanément l'attaque contre les positions du Petit-Gibraltar et contre l'une des redoutes du Mont Faron. Le succès est décisif les deux fort tombent. Les Anglais donnèrent raison à Bonaparte en quittant la rade de Toulon dès le 19 décembre, sans prévenir ni la population compromise ni même leurs alliés espagnols, mais en ayant préalablement pillés les magasins généraux, incendiés l'arsenal et la flotte française encore présente dans la rade; 38 vaisseaux ou frégates furent ainsi la proie des flammes. Le 20 décembre 1793 les troupes républicaines pouvaient entrer dans Toulon.

La Savoie et Nice

Sur ce front les Piémontais furent arrêter dans leur marche sur Lyon par Kellermann. L'armée rendu disponible par la chute de Toulon les arrêta du coté de Nice. Il n'y eut pas de véritable engagement sérieux, les troupes républicaines se contentant de reprendre les positions perdues dans le courant de l'année.

Les Pyrénées

Après la chute de Toulon Dugommier fut nommé général de l'armée des Pyrénées Orientale, il ranima ses troupes découragées et attaqua de front les Espagnols qu'il battit au camp du Boulou. Aprés cette victoire, les Républicains reprirent une à une les places françaises tombées entre les mains des espagnols. Le terrain perdu au début 1793 était donc maintenant repris comme sur les autres fronts.

Conclusion

En cette fin d'année 1793 l'effort de guerre entrepris par le gouvernement révolutionnaire portait ses fruits. De nouveaux chefs militaires jeunes et intrépides sortaient du rang. Ils commandaient une armée nationale et pratiquaient une offensive à outrance qui balayait les armées de mercenaires que leur opposait la coalition européenne.
En ce 11 nivôse an II, la France était devenu, grace à sa démographie, à la jeunesse de ses généraux et à la motivation de ses soldats la première puissance militaire de l'Europe.

 


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