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Les guerres de Vendée |
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La Vendée militaire
Cette zone d'environ 10.000 km2 recouvre les deux tiers du département de la Vendée, un tiers de la Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique), un tiers du Maine-et-Loire et un quart des Deux-Sèvres. |
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En 1789 les provinces de l’ouest avaient beaucoup attendu de la Révolution. Aussi, dès 1790, la déception s’installe dans les campagnes de l'Ouest pour les raisons suivantes:
Eloignés des frontières, refusant de quitter leurs clochers les paysans sont d’autant plus hostiles au principe de la conscription que les gardes nationaux composés principalement de citadins se voient mobilisés sur place. L’insurrection gronde et s’étend en mars 1793 sur un territoire d'environ 10.000 km2, la Vendée militaire.
La zone limitée au nord par la Loire et au sud par une ligne allant de St-Gilles à Parthenay, se partage entre:
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Le réseau routier Vendéen
se limite à trois routes principales Nantes - Les Sables, Saumur -
Les Sables et Nantes - Luçon, le reste du réseau routier est
assez peu praticable et consiste en un lacis de chemins creux.
Dès le 4 mars, les premières échauffourées opposent à Cholet les forces de l'ordre aux jeunes gens refusant le tirage au sort de la conscription. Le 11 mars 1793 c'est toute la région des Mauges qui se soulève, St-Florent, Tiffauge, Chemillé puis la ville de Cholet le 14 mars. Les symboles de la République sont détruits, renversés ou brulés et des exactions sont commisent contre les républicains locaux et leurs biens. La garde nationale tire il y a des morts de part et d'autre, c’est le début d'une insurrection générale. Les débuts sont chaotiques, la révolte gagne plus ou moins rapidement les différentes zones géographiques. Le Marais et le Pays de Retz sont rapidement sur le pied de guerre puisque Machecoul est prise dès le 11 mars. Fin mars ce village verra le massacre d'une quarantaine de "patriotes" massacré par les insurgés. L'insurrection devient véritablement une guerre lorsque le général Marcé parti de La Rochelle pour calmer la révolte est battu le 19 mars avec 2400 hommes et 9 canons à Pont-Charault.
La Convention choisit de se montrer intransigeante et rejetera toute tentative de compromis. En effet, à ce moment là, près de soixantes départements connaissent des troubles et les Conventionnels refusent de négocier avec quiquonque. Une guerre idéologique se met alors en place pour justifier l'intervention de la force armée en Vendée.
En Vendée les insurgées et les paysans s'organisent. Certains groupes se placent sous le commandement d'anciens officiers nobles de l’armée royale comme Sapinaud, Bonchamps ou Charette. D’autres se rallient à des chefs d’origine plus modeste comme le voiturier Cathelineau (voiturier), Stofflet le garde-chasse ou Pajot un valet d’écurie. Très rapidement les insurgés Vendéens, profitant de l'effet de surprise, contrôlent la totalité du bocage, du marais et des mauges. Seules les villes de Paimbœuf et des Sables-d’Olonne résistent. Les armées Républicaines sous les ordres de Berruyer et Beaufranchet d’Ayat sont défaites mais les Vendéens ne profitent pas de leur avantages car après quelques jours de campagnes les paysans rentrent chez eux « changer de chemise » ou travailler leur champs.
Les
Bleus des armées Républicaines
L’armée de Berruyer
compte environ 20.000 hommes répartis en quatre corps ce sont essentiellement
des gardes nationaux et des gendarmes épaulés par quelques unités
de l'armée régulière: le 19ème dragon, le 16ème
bataillon d’infanterie légère (dit des « Marseillais
») et le bataillon des fédérés du Finistère.
L’armée de la Vendée sous Beaufranchet d’Ayat est
forte de 10.000 hommes répartis en deux corps où sont amalgamés
des gardes nationaux, des gendarmes, un bataillon du 60ème de ligne et
un bataillon du 110ème de ligne.
Début avril les armées Républicaines reprennent l’offensive et le 30 avril la Convention réorganise ces forces en trois armée chargées de lutter contre « les ennemis de l’intérieur » : l’armée des côtes de la Rochelle sous les ordres de Biron opèrera de la Gironde au sud de la Loire, l’armée des Côtes de Brest sous le commandement de Canclaux opère de la Loire à Saint-Malo et enfin l’armée des côtes de Cherbourg aux ordres du général Wimpffen dont le champ d’action s’étend de Saint-Malo à Dunkerque.
Des renforts successifs seront envoyés tout au long du printemps et de l’été 1793, d’abord la Légion Germanique et la Légion Rosenthal, puis des troupes régulières prélevées sur les armées du Nord et des Ardennes puis « les héros de 500 livres » douze bataillons de Paris de piètre qualité commandés par l’ancien brasseur Santerre fait pour l'occasion général par la Convention . Hétéroclites, mal vêtues, mal nourries pas toujours de grande qualité les désertions seront nombreuses dans les armées républicaines. Il faudra attendre le 6 septembre 1793 et l’arrivée à Nantes de l’armée de Mayence commandée par Kléber pour réellement inquiéter les Vendéens.
Les Blancs des armées
Vendéennes
Quatre armées Vendéennes s’organisent :
Les trois premières
citées formeront la Grande Armée Catholique et Royale, Charette
restera indépendant et n’opèrera sa jonction avec les trois
autres que très rarement. Les effectifs de ces quatre armées fluctueront
au fils du temps et des travaux agraires mais ne dépasseront jamais les
80.000 hommes. Le noyau de l’armée ainsi que les compagnies entourant
les chefs militaires sont composés de chouans et de déserteurs
mais le gros des effectifs est composé de paysans.
Notons également pour la petite histoire les amazones de Charette, Mesdames
de LaTouche-Limouzinière, de Bulkeley, Gouin du Fief, Madame de La Rochefoucaud
ou Madame de Montsorbier ou Mesdemoiselles Poictevin de la Rochette et de Couëtus,
toutes ces Dâmes et Demoiselles ne rechigneront pas à faire le
coup de feu avec l’ennemi.
Les fantassins marchent en sabots ou pieds nus, une cocarde blanche ou un morceau d’étoffe blanche orne le chapeau, un long chapelet est suspendu autour du cou et un Sacré-Cœur est brodé sur la poitrine. Ils sont armés de faux emmanchées à rebours, de fourches ou de bâtons puis après les premières victoires de fusils pris à l’ennemi. La cavalerie est inexistante tout juste deux cents cavaliers montés sur des chevaux de labour qui ne servent qu’à faire des patrouilles. L’artillerie est composée des canons pris aux armées républicaines mais manque de servant. La tactique Vendéenne est une tactique de guérilla, des tirailleurs s’embusquent le long des haies et chemins creux pour harceler le flanc des troupes ennemies tandis que la masse des paysans charge au cri de « Rembarre ! Rembarre ! ». Si les Républicains plient la charge se fait plus furieuse encore mais s’ils résistent les Vendéens se débandent rapidement aux cris de « Egaillez-vous, les gars ! » .
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Blancs
et Bleus |
Le 11 avril, les
troupes de D’Elbée et de Cathelineau attaquent le général
Berruyer à Chemillé à 20 km au nord-est de Cholet. La bataille
tourne au corps a corps et au bout de sept heures les soldats de la République
lâchent pied laissant plus de 1400 hommes sur le terrain, les Vendéens
quand a eu auront perdu 600 des leurs.
Le 13 avril, les 3000 paysans de La Rochejaquelain remportent la victoire des
Aubiers.
Le 15 avril Charette moins chanceux est battu à St Gervais par le général
Baudry.
Le 22 avril les Républicain de Gauvilliers sont défaits par Bonchamps
à Beaupréau.
Prise
de Bressuire et de Thouars
Le 2 mai, la ville de Bressuire est
prise par la Grande Armée Catholique et Royale, les insurgés y
trouvent 6000 livres de pain, 200 sacs de farine, 8 bœufs gras, 10.000
cartouches et de la poudre laissé là par le général
Quétineau qui se replie en toute hâte sur Thouars. Les marquis
de Lescure, de Donnissan et de Marigny prisonniers sont libérés
par les Vendéens. Le général Quétineau se replie
sur Thouars, clé d’accès au Poitou qu'il doit conserver.
Il ne lui reste plus que 5 bataillons, rapidement il dispose 2000 hommes et
trois canons sur la rivière Thouet en première ligne de défense
afin de faire face aux Vendéens sur ses talons depuis Bressuire. Les
Vendéen attaquent le 5 mai dès 6h du matin. En milieu de matinée
les troupes de La Rochejaquelain et de Lescure ont franchi la rivière
et l’artillerie Vendéenne aux ordres de Marigny fait céder
la porte principale de la ville. Quétineau est obligé de capituler.
Prise
de Fontenay
Les Républicains repoussés,
Bonchamps regagne les Mauges pour protéger la rive gauche de la Loire
tandis que La Rochejaquelain, Lescure et Marigny retournent en basse Vendée
et occupe Parthenay abandonnée par les Républicains.
Après un premier échec devant Fontenay le 16 mai, ce sont 30.000
Vendéens qui se présentent le 25 mai devant les positions fortifiées
du général Chalbos. La gauche Vendéenne aux ordres de Lescure
enfonce l’infanterie Républicaine, une tentative de contre-attaque
par les gendarmes à cheval sur l’aile droite de Bonchamps est brisée
nette par les tirailleurs embusqués . Une charge générale
des blancs rompt définitivement la ligne républicaine qui part
en déroute. Les insurgés récupèrent à cette
occasion 42 canons, 5000 fusils et 240 prisonniers. Incapable de maintenir une
garnison dans la ville Fontenay est évacuée le 27 mai. D’Elbée
et Bonchamps blessés quittent l’armée pour se faire soigner.
Suite à cette série de victoires les chefs Vendéens décident,
le 26 mai 1793, de créer un Conseil Supérieure de la Vendée
pour administrer les districts conquis au nom du roi.
Prise
de Saumur
Pendant ce temps les Républicains
regroupent leurs forces sur Saumur et Doué en vue d’une attaque
sur Cholet. Apprenant cette nouvelle la Grande Armée se reforme au son
du tocsin et marche le 2 juin sur Saumur. Le 9 juin la bataille de Saumur s’engage.
La colonne de Lescure à gauche doit prendre à revers les redoutes
Républicaines, violemment accrochée par un régiment de
cuirassiers elle finit par les repousser mais Lescure est blessé dans
l’affaire. Au centre la colonne de Stofflet est refoulée dans les
faubourgs de la ville mais La Rochejaquelein réussit à rallier
sa division et contre-attaque. A droite Cathelineau affronte le futur maréchal
Berthier qui par chance n’est pourvu, ce jour là, que de mauvaises
troupes. Les troupes républicaines reculent finalement et la ville se
rend, la victoire est totale.
Pour les Républicains l'heure est grave, les Vendéens bénéficient maintenant d'un point de passage sur la Loire. Deux solutions s'offent à eux, marcher sur Tours puis sur Paris comme le souhaitent La Rochejaquelein ou Stofflet et ainsi menacé directement le pouvoir Conventionnel ou bien se joindre aux chouans de Bretagne comme le préconise Bonchamps.
Cathelinaux
généralissime de la grande armée catholique et royale
Le 12 juin les généraux
Vendéens se réunissent pour désigner leur généralissime
et élisent Cathelineau à l’unanimité. Le choix surprenant
d’un simple voiturier permet de ne léser aucun des généraux
nobles et flatte les masses paysannes qui sont l'essentiel de cette armée.
De plus Cathelinaux fait l’unanimité de tous les insurgés
quand à son désintéressement, sa simplicité et sa
grande piété.
Jacques
Cathelinaux Pin-en-Mauges 1759 - St Florent-le-Vieil 1793 Premier Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale. |
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Echec
devant Nantes et mort de Cathelinaux
Le 19 juin l’armée
Vendéenne entre dans Angers et décide d'une attaque générale
sur Nantes pour le 29 juin. Charette est cette fois appelé en renfort
et accepte car des expéditions Républicaines contre ses Maraîchins
partent régulièrement de Nantes. Nantes est une position stratégique
pour les Vendéens car sa possession permetrait de faciliter les communications
avec les chouans et les insurgés de la rive droite de la Loire.
Bataille de Nantes 29 Juin 1793 La résistance victorieuse de la vill aux assauts des Vendéens sauve probablement la République. |
Le général
Républicain Canclaux informé de l'attaque met la ville en état
de siège et se prépare à recevoir la grande Armée
Catholique. Charrette et ses 10.000 hommes se présente dans la nuit du
29 juin devant les faubourgs de Pont-Rousseau au sud de la ville. Au lever du
jour la bataille est déjà bien engagée entre Charette et
les Républicains mais Bonchamps n’arrive qu’à 7 heures,
par la route de Paris, avec plusieurs heures de retard . Cathelineau et d’Elbée
retardés également dans leurs progression n’arrivent par
la route de Rennes qu’à 10 heures. Mal synchronisée la bataille
semble cependant tournée à l'avantage des Blancs quand Cathelineau
arrivant en vue de la place de Viarmes est blessé très grièvement
par un tir Républicain. La nouvelle
se répand comme une traînée de poudre dans les rangs Vendéens
qui refluent malgré les efforts désespérés de D’Elbée
pour les ramener au combat. Charette, dans l’ignorance de ces évènements,
continuera de se battre jusque dans la soirée du 30 puis se repliera
sur Legé alors que le gros de l’armée Vendéenne retraversait
la Loire à Ancenis. Cathelineau mortellement blessé allait rendre
son dernier soupir le 14 juillet 1793 à Saint-Florent-Le-Vieil.
Après une importante série de défaites, les troupes Républicaines
retrouvaient le moral alors qu’elles allaient prendre l’offensive.
D'Elbée
généralissime et échec des Vendéens devant Luçon
Dès le 30 juin les 5000 hommes du général Westermann, marchaient
sur Châtillon depuis Parthenay. Aux ordre d'un général expéditif
et farouche républicain, la colonne pille et incendie le bourg de Amailloux
et brûle le château de Clisson propriété de Lescure
ainsi que la demeure de La Rochejaquelein.
La colonne de Westermann sera défaite le 5 juillet au mont Gaillard à
l’ouest de Châtillon et seuls 300 hommes parviendront à regagner
Parthenay. Le 18 juillet les Républicains des généraux
Menou, La Barrolière et du fanfaron Santerre sont battu à Vihiers
par 10.000 Vendéens commandés par des chef subalternes. Santerre
s’enfuit criant à la trahison, imité par ses troupes jetant
armes et bagages, jusqu’à Saumur et Chinon.
Le lendemain de cette victoire Vendéenne le conseil de guerre réuni
à Châtillon élit D’Elbée au poste de généralissime.
Celui-ci fait aussitôt adopter son plan d’action. Les armées
Vendéennes sont regroupées en un seul corps composé de
quatre divisions, celle du Haut-Poitou sous Lescure, celle d’Anjou sous
Bonchamps, celle du centre pour Royrand et celle du Bas-Poitou pour Donnissan.
Stofflet devient major général alors que Charette a une fois de
plus été mis de coté. Le 14 août D’Elbée
décide de prendre Luçon, aux mains du général Tuncq.
La ville a déjà tenue en échec deux fois la Grande Armée
Catholique, il fait pour l’occasion appel à Charette et à
ses 6000 maraîchins. Les Vendéens se concentrent à Sainte-Hermine
où l’ambiance est tendue entre le chef maraîchin et les généraux
de la grande armée. Le plan Vendéen est simple Charette marche
à l’aile gauche avec Lescure en soutient, d’Elbée
est au centre avec Stofflet tandis que La Rochejaquelein prend l’aile
droite.
Encore une fois, comme à Nantes l’attaque des trois colonnes Vendéennes
n’est pas synchronisée. La Rochejaquelein arrivant trop tard alors
que la débandade à déjà commencée coté
Vendéen ne peut rien faire. Charrette trop avancé est obligé
de se replier mais il garde le contrôle de ses hommes dont le feu nourri
freine les Bleus protégeant ainsi la déroute des Vendéens.
Maurice
Joseph Louis Gigost d'Elbée Second Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale. |
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Victoire
Vendéenne de Chantonnay
En ce mois d’août 1793 des signes de lassitude et de démobilisation
commencent à apparaître chez les insurgées Vendéens
qui délaissent les convocations faites par leurs chefs. Les Républicains
installent deux camps fortifiés en plein cœur Vendéen, l’un
aux Roches entre Saint-Vincent-Sterlanges et Chantonnay l’autre aux Naudières
à l’embranchement des routes de Montaigu et de Saint-Philbert-de-Grandlieu.
Le 2 septembre les généraux Républicains et les Conventionnels
en missions décident d’enserrer la Vendée dans un étau
constitué par les 120.000 hommes des deux armées des côtes
de la Rochelle et des côtes de Brest.
Ce sont pourtant les Vendéen qui reprennent l'initiative, le 4 septembre 18.000 hommes regroupés aux Herbiers sous les ordres de Stofflet et D’Elbée décident d’attaquer le camps Républicain des Roches commandé par l’adjudant général Marceau. Face à la violence de l’assaut Vendéen les Républicains sont obligés de plier laissant 3000 des leurs sur le terrain, les Vendéens ont quand à eux perdu 1500 hommes, c’est la victoire Vendéenne de Chantonnay. Cette même journée Charette qui attaquait le camps des Naudières ne réussit pas à en déloger les Bleus.
Arrivée
de Kléber et des Mayençais
: victoire puis défaites Républicaine de
Torfou
Le 6 septembre, par décret de la Conventions du 1er août, l’armée
de Mayence détachée de la redoutable armée du Rhin entrait
dans Nantes pour soutenir l'armée des Côtes de Brest. Kléber,
qui venaient de capituler à Mayence avec tous les honneurs de la guerre,
devait écraser au plus vite grâce à ses 16.000 hommes aguerris
et à ses généraux expérimentés les «
brigands » Vendéens.
Jean-Baptiste Kleber Strasbourg 1753 - Le Caire 1800 Général de brigade à son arrivée en Vendée il sera nommé général de division à Cholet même par les représentants en mission |
Les 9 et 10 septembre les armées de la République se mettent en
marche. Les Mayençais s’emparent successivement de Port-Saint-Père,
Saint-Philbert-de-Grandlieu, Legé quartier général de Charrette,
Remouillé, Montaigu et finalement Clisson le 17 septembre. La division
des Sables prend Aizenay le 11 et marche sur Saint-Fulgent le 16. La division
de Luçon prend Saint-Hermand et Chantonnay le 15. La division Rey occupe
Thouars puis Bressuire le 16. Santerre occupe Vihier le 17 dévastant
les paroisses environnantes.
Les chefs Vendéens décident de stopper l’avance des Bleus
avant qu’ils n’atteignent Cholet et s'unissent avec Charette pour
combattre l’armée de Mayence. Le 18 septembre les différentes
colonnes républicaines ont fait mouvement pour s’épauler
entre elles. La Grande Armée Catholiques a fait jonction avec l’armée
de Charrette aux environ de Torfou pour bloquer l'avant-garde des Mayençais
de Kléber. Durant la nuit une messe est dites par l’abbé
Bernier pour les Vendéens.
Le 19 à 10h Kléber lance 3 bataillons à l’assaut
de Torfou occupé par Charette. Les Maraichins et Paydrets reculent puis
s’enfuient en désordre sur Tiffauges. Aussitôt Lescure se
positionne avec ses hommes à la sortie du village pour freiner l’avance
des Bleus. Vaillamment les hommes de Lescure tiennent leur positions ce qui
leur permet d’attendre l’arrivée de D’Elbée
et de ses Angevins et le retour des hommes de Charette reformés. C’est
à ce moment que la droite Républicaine est assailli par Bonchamps
qui arrivent par la route de La Romagne. Les deux à trois milles Mayencais
plient sous le nombre mais ne craquent pas soutenus par les encouragements de
Kléber. Voyant cela Kléber, qui vient d’être blessé,
ordonne la retraite et évite aux Mayençais une déroute.
Les Bleus peuvent finalement franchir la Sèvre grâce au sacrifice
du commandant Chevardin et de ses volontaires de Saône-et-Loire.
L'offensive
Républicaine de l'automne 1793
Les Vendéens se savent
pas exploiter la victoire de Torfou. Au lieu de rester unis pour attaquer et
finir la destruction de l’armée de Mayence, ils séparent
leur force. Charette et Lescure décident de marcher sur Saint-Fulgent
combattre et vaincre une colonne Républicaine. Pendant ce temps Bonchamps
échoue par trois fois dans ses tentatives de défaire les Mayençais
retranchés sur la rive droite de la Sèvre.
Charrette reprend rapidement son indépendance
vis-à-vis de la Grande Armée catholique et Royale et regagne ses
cantonnement de Legé. Depuis ceux-ci il tente de prendre l’île
de Noirmoutier, une première tentative échoue le 1er octobre mais
le 11 octobre à la tête de 3000 hommes il franchit le Gois à
marée montante et s’empare de Barbâtre, le lendemain la garnison
aux ordre du commandant Wieland capitule sans résistance. Le 14 Charrette
quitte l’île après avoir nommé un nouveau gouverneur
et laissé 1500 hommes de garnison.
Pendant ce temps
les colonnes Républicaines se reforment et les généraux
incompétents sont destitués.
Au nord L’armée de Mayence revient très vite au feu. Son
avant-garde toujours aux ordres de Kléber occupe successivement Remouillé
le 25 septembre, Saint-Hilaire-de-Loulay, Montaigu puis Saint-Fulgent le 3 octobre.
Au sud, le général
Chalbos se voit adjoindre les divisions des généraux Santerre
et Rey qui viennent d'être destitués. Partant des Sables, de Luçon
et de Bressuire il fait converger ses colonnes sur Cholet. Kléber avance
sur Tiffauge. Le 12 octobre le chef Vendéen Royrand est défait
aux Herbiers, le 14 les corps d’armée venant de Luçon et
des Sables commandés par Marceau et Bard s’emparent du mont des
Alouettes et incendient les huit moulins dont les ailes permettaient aux insurgés
de communiquer à distance. Le 15 octobre les Bleus font leur jonction
à Mortagne.
Bataille
de Cholet - 17 octobre 1793
A la mi-octobre toutes les
armées Vendéennes réunies tentent de barrer la route de
Cholet. En vain, Lescure est tué lors de ses manoeuvre le 15 octobre
à La Trembaye. Dans la nuit du 15 au 16 la Grande Armée Catholique
et Royale à cours de munitions évacue Cholet et se replie sur
Beaupréau. Les Républicains entrent dans Cholet désertée
le 16 octobre. Les 35.000 Vendéens ont cependant décidé
de contre-attaquer. Des courriers sont envoyé à Charrette lui
demandant la participation de ses maraichins et une division de 4000 hommes
est envoyée sur la rive gauche de la Loire vers St-Florent pour s’assurer
le libre passage vers le fleuve en cas de défaite.
A Cholet 32.000 Bleus attendent le choc, Beaupuy en avant-garde, au centre Marceau
et son corps d’armée de Luçon, à droite Vimeux et
à gauche Kléber et Haxo, en réserve au sud de la ville
Chalbot. Le 17 octobre, les Vendéens attaquent à 1h de l’après
midi. Le centre Vendéen est sous les ordre de Bonchamps et d’Elbée,
La Rochejaquelein et Royrand sont à droite tandis que Stofflet et Marigny
sont à gauche. L’avant-garde républicaine recule perturbant
le centre des Bleus, à ce moment précis les troupes d’élite
de Bonchamps entrent en action enfonçant le corps de Marceau. Kléber
envoie aussitôt en renfort le division du général Muller.
La droite Républicaine est également ébranlée par
Stofflet mais Kléber qui se démène comme un diable réorganise
celle-ci. Partout sur la ligne les corps à corps sont terribles, Kléber
décide alors de faire donner son dernier bataillon de réserve
le 109ème aux ordres d’Haxo sur le flanc des Vendéens. Ceux-ci
croyant à l’arrivée d’une nouvelle armée refluent
et se débandent. Leurs officiers tentent en vain d’arrêter
ce qui ressemble de plus en plus à une déroute mais rien n’y
fait. Le cri de « A la Loire ! A la Loire » gagne une grande
partie de la Grande Armée Catholique et Royale. Les unités de
Bonchamps au centre tiennent toujours, à 6h du soir Bonchamps s’écroule,
une balle dans le ventre puis d’Elbée s’effondre à
son tour. Les Vendéens arrivent tout de même à dégager
leurs chefs et se replient en bon ordre protégé par La Rochejaquelain.
Charette n’est pas intervenu, les marais étaient impraticables
et de toute manière les courriers ne lui étaient pas parvenus.
Henri
du Vergier, comte de la Rochejaquelein Troisième Généralissime de la Grande Armée Catholique et Royale. |
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La
virée en pays de Galerne
Le 18 octobre une foule immense de soldats, d’hommes, de femmes et d’enfants
se presse à Saint-Florent-Le-Vieil. Toute la nuit, des familles entières
venues de toute la Vendée ont convergées sur cette petite localité
de la rive sud de la Loire. Plus de 80.000 personnes dont moins de la moitié
est apte à combattre veulent traverser la Loire pour rejoindre un hypothétique
secours en Bretagne ou en Normandie ou pour soulever d’autres campagnes
contre la Convention.
Bonchamps très grièvement blessé a encore la volonté
et le pouvoir de sauver quelques milliers de prisonniers menacés d'être
passés par les armes. Sur son ordre express « Grâce aux
prisonniers, Bonchamps le veut ; Grâce aux prisonniers Bonchamps l’ordonne
! », 5000 prisonniers Républicains sont relachés évitant
de justesse le peloton d’exécution. Bonchamps expire le 18 à
11h du soir sur la rive nord de la Loire.
D’Elbée ayant gagné de nuit La Roche-Thierry d’où
il rejoindra Charrette, il faut un nouveau généralissime à
la Grande Armée. Ce sera la Rochejaquelain qui sera élu malgré
son inexpérience et son très jeune age. Contre l’avis de
La Rochejaquelain qui souhaitais rentrer en Vendée par Nantes ou Angers
et ainsi se rapprocher de Charette, il est décider de marcher sur la
Bretagne via Laval et d’attendre un hypothétique secours le la
flotte anglaise.
En moins de 48h toute la colonne Vendéenne est passée sur l’autre
rive, pour eux c’est le début de la virée de Galerne, du
nom donné dans la région au vent de nord-ouest.
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Virée de Galerne octobre-décembre 1793 Battus à Cholet les Vendéens refluent dans poussés par les Républicains |
Le 23 octobre repoussant devant eux des gardes nationaux, les Vendéens sont à Laval et reçoivent le renfort des 4000 à 5000 chouans de Jean Cottereau dit Jean Chouan mais les campagnes ne se soulèvent pas. Pendant ce temps, toute l’armée
Républicaine est elle aussi passé sur la rive Nord de la
Loire excepté les 5000 hommes d’Haxo destinés à
traquer Charrette. Westermann espère surprendre les Vendéens
à Laval mais La Rochejaquelain l’attend de pied ferme et
un feu de file roulant fait retraiter les 4000 Bleu de Westermann. La
poursuite des Vendéens commence mal pour les Républicains
qui sont défait le 27 octobre à Entrammes perdant 13.000
hommes, 19 pièces d’artilleries, plusieurs chariot et le
général Blosse. Pour arriver à la Loire il va encore falloir traverser les lignes Républicaines, des combats victorieux sont livrés à Dol et Antrain les 21 et 22 novembre mais les Vendéens perdent des combattant et des chefs indispensables à la cohésion de la colonnes. Le 3 décembre au matin c’est une masse geignante et résignée, minée par la dysenterie et le choléra qui se traîne sur les routes et atteint Angers. Les combattants tentent désespérément de s’emparer de la ville. En vain le siège est levé en fin de journée, laissant 800 morts des milliers de blessés et de malades. Poursuivant leur errances la longue colonne hétéroclite parvient à repousser les Bleus devant elle et atteint le 10 décembre Le Mans. Les autorités Républicaines ont déserté la ville laissant sur place un ravitaillement important qui est aussitôt partagé par des Vendéens affamés. Dans la soirée du 12 décembre Marceau attaque Le Mans avec 15.000 hommes et pénètre dans la ville. Le sacrifice de 400 Vendéens permets à la colonne des non-combattants de ne pas être sabrés ou prisonniers dans la nuit noire. Le combat reprend au petit matin du 13 décembre. Durant ces deux journées au Mans les Vendéens perdent plus de 15.000 hommes. Le 14 La Rochejaquelain ordonne de marcher sur Ancenis que moins de 15.000 hommes peuvent voir le 16 décembre au matin, les autres ne sont plus. |
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La Rochejaquelein, Stofflet et environ 1500 hommes pourront traverser la Loire à Ancenis avant d’être repéré par une patrouille de hussards républicains. Le reste des vendéens (7000 hommes sous les ordres de Fleuriot) reprend son errance et atteint Savenay le 22 décembre où ils sont quasiment tous tués ou pris par les Républicains dans les jours qui suivent. Westermann écrit alors au Comité de Salut Public « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains ! Elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. … Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. »
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Fin de la virée de Galerne décembre 1793 La Vendée est à genou. |
La Rochejaquelein après quelques derniers coups de main sur les Bleus sera tué le 28 janvier 1794 à Nouaillé.
Charette
court toujours ...
Charette apprend la défaite
de Chôlet à Touvois où il campe avec ses hommes. Le 29 octobre
d’Elbée blessé avait rejoint Charette qui lui proposait
alors de se réfugier à Noirmoutier avec 300 de ses Angevins. Haxo
qui avait reçu l’ordre de poursuivre Charette et de «
le battre partout où il pourra le rencontrer » entre le 26
novembre dans Machecoul. Le général Jordy ayant pris Port-Saint-Père
et le général Dutruy Legè, Charette tente le 28 novembre
une contre-offensive sur Machecoul. Repoussé par Haxo il doit se réfugier
sur l’île de Bouin le 30 novembre.
Les Républicains encerclent Charrette et lance l’offensive sur
Bouin le 6 décembre 1794, profitant du brouillard le rusé chef
maraichin s’échappe de l’île avec plusieurs centaines
d’hommes en "sautant les étiers à la ningue".
Lors de son évasion il réussit à s’emparer d’un
convoi de vivres puis gagne la forêt de Touvois. Le 8 décembre
il prends le camp retranché des Quatre-chemins-de-l’Oie aux 2000
républicains qui le défendaient et le 9 décembre il est
élu général en chef de l’Armée Catholique
et Royale du Bas-Poitou puis il démarre une tournée de recrutement
dans tous le bocage invitant tous les hommes valides à le rejoindre.
...
mais D'Elbée est pris
Le 30 décembre, l’offensive
d’Haxo contre Noirmoutier débute. Trois navires bombardent les
forts et le 3 janvier les 6000 soldats d’Haxo, Dutruy, Duget et Jordy
prennent pied sur l’île. La garnison capitule lorsque les Bleus
arrivent aux portes de Noirmoutier, le général Haxo ayant promis
la vie aux royalistes qui se rendraient. Malheureusement pour eux Haxo n’a
pas autorité sur les Conventionnels qui accompagne l’armée
Républicaine. L’un d’entre eux Prieur-de-la-Marne décide
d’enfermer tous les insurgés désarmés dans l’église
Saint-Philibert. D’Elbée toujours blessé est rapidement
fait prisonnier par les Bleus.
Le 3 au soir Prieur-de-la-Marne écrit à la Convention «
Cette expédition vaut à la république 50 pièces
de canon, 7 à 800 fusils, des munitions de guerre et de bouche. Les brigands
ont perdus 500 à 600 hommes et 1200 ont mis bas les armes. On compte
parmi eux 10 à 12 chefs. Le scélérat Delbée, généralissime
des ci-devant armées royales et catholiques, qui a été
blessé à Cholet et qu’on disait mort, est tombé entre
nos mains. … Une commission militaire que nous venons de créer
va faire prompte justice de tous ces traîtres. »
Exécution du général d'Elbée Noirmoutier 6 janvier 1794 'Julien Le Blanc 1878 - Chateau de Noirmoutier) |
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Les fusillades commencent le 4 janvier. Les Vendéens prisonniers sont fusillés par groupe de 60 sur la plage. D’Elbée en uniforme de général en chef de la Grande Armée Catholique et Royale, trop faible pour marcher, sera fusillé le 6 janvier dans un fauteuil de bois laqué gris capitonné de velours rouge. A ses coté son beau-frère Pierre Duhoux d’Hauterive, son ami Pierre-Prosper de Boisy et le commandant républicain Wieland pour s’être rendu à Charette le 11 octobre 1793.
Apprenant les fusillades de Noirmoutier, Charrette prend Saint-Fulgent le 9 janvier où la garnison est massacrée en représailles des morts de Noirmoutier. Blessé à l’épaule, le 12 aux Brouzil il doit se réfugier au couvent du Val-de-Morière.
Turreau est nommé général en chef de l’armée de l’Ouest, par la Convention, le 27 novembre 1793. Il souhaite faire de la Vendée, avec l’aval du Comité de Salut Public, un « cimetière national » . Turreau fixe au 21 janvier la date de mise a exécution de son plan, dont il envoie les consignes à ces troupes « On emploiera tous les moyens de découvrir les rebelles : tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages, métairies, bois, landes, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé, sera livré aux flammes. »
Le plan simple consiste
à séparer les armées Républicaines en deux armées
de six divisions, chaque division étant séparée en deux
colonnes. La première armée commandée par Turreau avancera
d’Est en Ouest, la seconde commandée par Haxo marchera d’Ouest
en Est.
Le général Kléber refusant ses méthodes se retrouvera
exilé à Chateaubriant, d’autres généraux tels
Bard seront rapidement destitués et remplacés, d’autres
tel Haxo, Cambray, Dutruy ou Vimeux trouveront différentes excuses ou
biais pour ne pas exécuter les ordres de Turreau mais les colonnes aux
ordres de Turreau parcourant le territoire d’Est en Ouest se montreront
d’une cruauté sans nom faisant près de 40.000 morts dont
certains lors de grands massacres comme aux Luc où le 28 février
564 personnes dont 110 enfants de moins de 7 ans sont tués. La Vendée
est ravagée, des tonnes de grains sont brulés, des milliers de
têtes de bétails sont égorgées, des hameaux détruits
poussant les paysans à rejoindre Stofflet ou Charette pour venger ces
morts innocents. Quelques mois plus tard, la Convention estimant que le plan
d’anéantissement n’avait pas eu l’effet escompté
suspend Turreau le 17 mai, elle nomme alors Vimeux général en
chef de l’armée de l’Ouest et décide de créer
cinq camps retranchés afin de contrôler militairement toute la
Vendée.
Reprise de Cholet par les Vendéens 10 février 1794 Le Gal JB Moulin se suicide pour ne pas tomber entre les mains des Vendéens. |
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Les
derniers soubressauts militaires
Entre le 15 mai et le 30 mai,
Stofflet et Charrette attaquent indépendamment à plusieurs reprises
avec plus ou moins de chance les troupes Républicaines. Le 2 juin les
armées de Stofflet, de Sapinaud de la Rairie et de Charrette se réunissent
à La Bésillière où ils rencontrent le chevalier
de Tinténiac envoyé par les princes émigrés et par
l’Angleterre. Il est porteur d’une lettre du Comte d’Artois
qui évoque son désir de venir combattre en Vendée. Le groupe
ainsi constitué projette une action d’envergure contre Challans.
Le 6 juin, renforcé par Jolly et les paysans de la Mothe-Achard, se sont
10.000 hommes dont 900 cavaliers qui se présentent devant Challans défendue
par le général Dutruy. L’échec est cuisant pour les
Vendéens qui laissent plus de 600 hommes sur le terrain chaque groupe
rejetant la faute sur les autres. Les chefs Vendéens se sépare
Stofflet regagnant La Morosière, Sapinaud Beaurepaire, Charrette Belleville
et Joly Venansault.
L’heure de
la discorde a sonnées au sein même des Vendéens, le 29 juin
Jolly principal accusé de la défaite de Challans est tué
au cours d’une altercation avec les hommes de Stofflet entraînant
aussitôt la défection définitive de tous les hommes de la
Mothe-Achard. Le 10 juillet Marigny est exécuté par des hommes
de Stofflet après avoir été condamné à mort
par un conseil de guerre pour avoir manqué au serment de La Boulaye.
Ce serment consistait à ne rien entreprendre dans aucune armée
Vendéenne sans en avertir les autres armées ; quiconque faillirait
à ce serment encourrait la peine de mort.
Cette guerre des chefs entraîne
de nouveau la défection de bon nombre de paysans.
Coté Républicain
les généraux sont remplacés. La mort du général
Haxo, général méthodique et intelligent qui en faisait
l’adversaire le plus acharné de Charrette, le 20 mars 1794 à
la bataille des Clouzeaux procure un peu de répit au chef maraîchin.
Le général Dumas remplace le général Vimeux le 17
août 1794 au poste de commandant en chef de l’armée de l’Ouest,
il sera lui même remplacé par le général Canclaux
le 8 octobre 1794.
Le 8 septembre 1794 Charrette attaque le camp fortifié républicain
de la Roulière, surpris les Bleus s’enfuient abandonnant matériel
et armes sur place, les moins rapides sont massacrés sur la route de
Nantes. Le 14 septembre Charrette tente la même opération sur le
camp de Fréligné, le combat est plus difficile puisque ce camp
est défendu par 2000 hommes mais les Bleus sont encore une fois renversés
et perdent 1200 hommes contre 400 vendéens et 800 blessés. Le
24 septembre pour la troisième fois la même opération réussit
avec le camp des Moutiers-aux-Mauxfaits. Ces opérations font de Charette
l’adversaire le plus efficace de la Convention en Vendée.
Changement
de politique à la Convention
La Vendée écrasée
à Savenay incendiée par les colonnes infernales de Turreau renait
de ces cendres. A Paris le pouvoir à changé depuis la chute de
Robespierre. N’obtenant pas les résultats escomptés la Convention
Thermidorienne se décide alors à faire des concessions au territoire
meurtri. Elle ordonne le 12 octobre 1794 de cesser la destruction des haies,
taillis et genêts et suspend l’exécution de Madame de Bonchamps,
veuve du chef Angevin. Le 29 octobre une commission est chargée d’examiner
les exactions commise par Carrier à Nantes. Cette commission demande
la comparution du sinistre inventeur de "la baignoire nationale"
devant le tribunal révolutionnaire qui le condamne à la guillotine.
Le
2 décembre 1794 (12 frimaire an III) la Convention vote un décret
d’amnistie pour tous les insurgés (rebelles Vendéens ou
Chouans) qui déposeront les armes. Les prisons se vident également
900 personnes sont libérés à Nantes, 400 à Fontenay,
50 à Angers même si les armes tardent à être rendues.
Les
négociations commencent
Les représentants de
la Conventions à Nantes ont des consignes précises pour tenter
d’en finir avec le soulèvement Vendéen. Courant décembre
le représentant en mission Ruelle essaie d’entrer en contact avec
les chefs Vendéens et notamment avec Charette. Différentes négociations
ont alors lieu fin décembre entre les différents chefs Vendéens
et les représentants de la République. Le 30 décembre seul
un point concernant les prêtres réfractaires n’a pu être
éclairci, les Vendéens n’obtenant que de vagues promesses
conditionnées par la reconnaissance de la République une et indivisible.
A la mi-janvier Ruelle présente à la Convention l’avancement
de ces négociations et obtient de l’Assemblée les pleins
pouvoirs pour négocier la pacification de la Vendée.
Le 12 février 1795, au château de La Jaunaye, au sud-est de Nantes,
le général Canclaux en présence du représentant
Ruelle rencontre Charrette, Sapinaud et 5 autres représentants Vendéens.
Charrette remet alors aux autorités de la République les revendications
Vendéennes, les chouans ayant fait savoir qu’ils calqueraient leurs
positions sur celles des Vendéens. A l’issue de 3 jours de négociations,
le 16 février les républicains remettent un projet de traité
et demandent une réponse dans les 48 heures. Après un débat
houleux entre jusqu’au-boutistes et pacifistes la majorité des
chefs Vendéens accordent leur confiances à Charrette, les opposants
quittent La Jaunaye.
Le 17 février
dans la soirée sans même attendre Stofflet absent les chef Vendéens
signent leur déclaration de soumission à la République.
« Réunis sous une
même tente avec les représentants du peuple, nous avons senti plus
fortement encore, s’il est possible, que nous étions Français,
que le bien général de notre patrie devait seul nous animer. Et
, c’est dans ces sentiments que nous déclarons solennellement à
la Convention Nationale et à la France entière nous soumettre
à la République française, une et indivisible ; que nous
reconnaissons ses lois et que nous prenons l’engagement formel de n’y
porter aucune atteinte.
Nous promettons de remettre le plus tôt possible l’artillerie et
les chevaux d’artillerie qui sont entre nos mains, nous prenons l’engagement
solennel de ne jamais porter les armes contre la Républiques. »
Les représentants signent quand à eux les 5 arrêtés
suivants :
1 – Le culte est
désormais libre en Vendée. Les prêtres réfractaires
n’y seront pas inquiétés.
2 – L’amnistie est accordée à tous ceux qui se soumettent.
Les jeunes gens ne seront pas appelés au service militaire.
3 – Les biens confisqués seront rendus.
4 – Une garde de 2000 vendéens fera la police du pays.
5 – La république paiera 2 millions de livres d’indemnité
à la Vendée.
Sitôt la convention signée, Charrette regagne son quartier général et explique sa positions à ses hommes qui l’acclament, il licencie aussitôt 2000 de ses fidèles.
Le 26 février Charrette et le général Canclaux chevauchant côte à côte font une entrée triomphale à Nantes. Le 14 mars les drapeaux brodés de fleurs de lys remis par Charrette et Sapinaud sont déployé à la tribune de la Convention. Le geste est salué par une longue ovation et le traité de La Jaunaye est aussitôt approuvé.
Stofflet furieux de ne pas avoir été présent lors de la signature du traité le dénonce dès le 2 mars. A la tête de 3000 hommes il attaque fin mars Chalonne et Saint-Florent-Le-Vieil. Le 25 mars Canclaux envoie ses troupes marcher sur Cholet ; isolé Stofflet rencontre Canclaux le 6 avril et signe finalement un traité similaire à celui de La Jaunaye le 2 mai.
Le 4 mai 1795 les derniers vendéens prisonniers à Cholet sont libéré et les derniers fidèles de Stofflet sont invité à rentrer chez eux.
Malgré le traité des actes isolés de rejet de la paix ou de vengeance personnelle se multiplient. Les républicains interdisent à tout Vendéen de traverser un cantonnement républicain armé de son fusil. Les paysans, quand à eux, font provision de poudre. Un compte rendu du 1 juin 1795 fait par un représentant en mission dans le district de Machecoul parle de « vols et brigandages au nom de Louis XVII. Il n’y a point de sûreté sur les routes ; les subsistances sont enlevées » ; le 8 juin les chefs vendéens rencontrent des représentants de la Convention à La Jaunaye et se plaignent de la non exécution de certaines clauses du traité.
Des deux cotés on ne cherche pas vraiment à améliorer la situation, la Convention souhaite en finir avec la Vendée en arrêtant tous ses chefs et les Vendéens cherchent un prétexte pour pouvoir reprendre les hostilités. En effet mi-mai Charette a reçu un courrier du comte d’Artois qui lui dit son admiration et son souhait de pouvoir le rejoindre pour partager ses périls et sa gloire. Charette certainement informé de la préparation du débarquement des émigrés à Quiberon regrette que celui-ci ne se fasse en Vendée où la révolte est plus structurée qu’en Bretagne.
La dénonciation du traité de La Jaunaye sera officiellement due à l’arrestation de deux officiers de Charette le 19 et le 20 juin et au non versement des indemnités promises dont seule 200.000 livres ont été versées sur les 2 millions promis. Certains parlent également d’une clause secrète concernant la remise du jeune roi Louis XVII à Charrette mais rien ne vient étayer ce fait qui n'est peut être qu'une légende.
La Vendée reprend les armes
Du 20 au 23 juin la Vendée côtière et le pays de Retz reprennent les armes et le 24 juin au matin Charette fait arrêté 28 cavaliers républicains par ses 4000 hommes à Belleville. Les coups de main contre les cantonnements Républicains se multiplient alors. Le 18 juillet Charrette reçoit un courrier du comte de Provence dans laquelle le futur Louis XVIII en exil le nomme général de son armée catholique et royale. Assuré de sa légitimité Charrette écrit à la Convention le 23 juin qu’il ne déposera les armes « que lorsque l’héritier présomptif de la couronne de France sera sur le trône de ses pères, que lorsque la religion catholique sera reconnue et fidèlement protégée ». Stofflet quand a lui persiste dans sa logique de paix suivi dans ce sens par l'Eglise qui souhaite vivre dans la paix de La Jaunaye. Le débarquement de Quiberon (27 juin – 21 juillet 1795) étant un échec complet Charrette se retrouve donc seul face aux armées Républicaines.
Charette seul face à la République
Le 10 août, Charrette reçoit une livraison importante d’armes et de munitions anglaises sur la plage du Bec entre Saint-Jean-de-Mont et Saint-Gilles. Le va-et-vient incessant de 10 chaloupes entre les huit vaisseaux ancrés au large et la côte dure quasiment deux jours et deux nuits. Quatre-vingt chariots de blé repartent dans la nuit du 11 au 12 pour payer la livraison anglaise. Le 22 août Charrette reçoit son brevet de généralissime signé par Louis XVIII et le cordon rouge de la Croix de St Louis, peu d’opérations d’envergures ont lieu cette fin d’été 1795. Charette espérant et attendant la venu du comte d’Artois licencie ses 12000 hommes le 14 septembre 1795.
François
Athanase de Charette de la Contrie dit Couffé
1763 - Nantes 1796 Générale en chef de l'Armée Catholique et Royale du Bas-Poitou. |
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Le 2 octobre 1795,
contre l’avis de Charette qui souhaitait un débarquement à
la pointe de l’Aiguillon, le Comte d’Artois débarque à
l’île d’Yeu sous la protection d’une escadre Anglaise.
Il s’y établi accompagné de 900 émigrés et
de quelques soldats anglais. Sapinaud reprend les hostilités le 3 octobre,
s’empare de Mortagne et rejoint Charette à Belleville le 12 octobre.
Charette et Sapinaud ayant rassemblé près de 15.000 hommes partent
de Belleville le 10 et arrivent à la Tranche le 12 octobre attendant
Monsieur le comte d'Artois dans la joie. Leur joie est de courte durée
car ils sont rapidement informés par le marquis de Grignon envoyé
par Monsieur que celui-ci ne peut débarquer.
Devant la faiblesse des arguments invoqués Charette rétorque violemment
« Vous m’avez apporté un arrêt de mort. Allez le
dire à vos chefs. Aujourd’hui je commande 15.000 hommes, demain
il m’en restera 1500. En manquant à leur parole, ceux qui vous
envoient m’ôtent tout moyen de les servir. Je n’ai plus qu’à
fuir ou à chercher une mort glorieuse … Mon choix est fait. Je
périrai les armes à la main » Découragé
par une telle défection du Comte d'Artois, les Vendéens regagnent
la forêt d’Aizenay où ils se dispersent. Seul un prince de
la maison des Bourbons aurait pu assurer une unité de commandement et
redonner courage aux paysans làs de plus de deux ans et demi de lutte.
Le comte d’Artois quittera l’île d’Yeu le 18 novembre
1795, sans panache il se ralliera à l’avis de son état-major
« Monsieur ne peut pas aller chouanner ! ».
Hoche pacifie la Vendée
Le général Hoche nommé en Vendée depuis l'automne 1794, connait bien l’état d’esprit des paysans. Il met en place un ensemble de mesures pacificatrices. Il demande à ses généraux d’envoyer quelques officiers et soldats assister aux cérémonies religieuses et de veiller au bon déroulement de celles-ci. Ces mesures amènent petit à petit les paysans du bocage à rendre leurs fusils. Au début les fusils ramenés ne sont que des vieilles pétoires mais Hoche faisant preuve d’une grande loyauté en n’hésitant pas à mettre aux arrêts ses généraux ne respectant pas les termes de la capitulation ce sont des fusils de munitions qui rentrent ensuite dans les arsenaux de la République. Le 25 décembre 1795 la paix est signé à Chantonnay entre le général Willot représentant Hoche et trois officiers représentant Sapinaud. Le 29 décembre Hoche sera nommé commandant en chef de l’armée des Océans réunion des trois armées de l’Ouest, des côtes de Brest et des côtes de Cherbourg.
Le 20 janvier 1796,
Stofflet qui respectait jusque là le traité de La Jaunaye reçoit
du Comte d’Artois un brevet de lieutenant-général, la Croix
de Saint-Louis et l’ordre formel de se replacer à la tête
de ses troupes. Stofflet la mort dans l’âme obéit à
l’injonction du Comte d’Artois et déclare à ses officiers
« Mes amis, nous marchons à l’échafaud : mais
c’est égal : vive le Roi, quand même ! ».
Le 3 février Stofflet attaque Bressuire, s’empare d’un important
stock de munitions et la nuit suivante s’empare d’un convoi de vivres
sur la route de Châtillon. Réfugié dans la forêt,
il ne sort de son abri que le 23 février pour se rendre à une
réunion de concertation avec des chouans à La Saugrenière.
A l’issus de la réunion, chacun couche dans une ferme du village
mais le lendemain au petit matin le village est cerné par 225 bleus sous
les ordres du chef de bataillon Loutil. Stofflet certainement trahi est fait
prisonnier, il est conduit à Chemillé où il passe immédiatement
en conseil de guerre. Le 25 février 1796 avec quatre compagnons d’armes
Stofflet est fusillé, refusant d’avoir les yeux bandés «
un général Vendéen n’a pas peur des balles »
il tombe en criant « Vive la religion ! Vive le Roi ! »
Arrestation
et exécution de Charette
Charrette est attaqué
le 21 février à La Bégaudière par les hussards du
général Travot, les pertes sont lourdes pour les Vendéens
et pour le général Vendéen qui perd dans ce combat son
frère, un cousin et un divisionnaire, trois de ses amazones sont également
faites prisonnières par les Bleus. Le lendemain de ce combat trois des
divisionnaires de Charette font leur soumission à la République.
De plus en plus seul Charrette est battu le 27 février à La Birronière
puis le 8 mars près de Challans il fuit désormais à pied
mais l’étau des bleus se resserre autour de lui. Le 22 mars il
est blessé à la tête et à l’épaule à
Saint-Philbert-de-Bouaine. Poursuivi par une colonne du général
Travot il est traqué jusque dans les bois de la Chabotterie ou il se
bat comme un lion jusqu’au bout. Un coup de sabre lui ayant tranché
trois doigts il est finalement capturé. Soigné dans la cuisine
du logis de la Chabotterie il est conduit à Angers. Le 25 mars on le
présente au général d’Hédouville qui le convie
pour le lendemain à un banquet donnée en son honneur.
Le 27 mars Charrette embarque avec le général Travot sur une canonnière à destination de Nantes. Il est jugé le 29 mars 1796 et condamner à mort, la sentence a lieu le soir même. Après un court entretien avec le général Travot, il se place devant le mur où il doit être fusillé, refuse le bandeau, sort son bras gauche de l’écharpe et inclinant la tête déclenche la salve.
L’Anjou, la Vendée centrale et le bas-Poitou sont encore agités
quelques temps de soubresauts. Hoche continue la pacification, réprimant
les excés des troupes républicaines et ferme avec les derniers
insurgés. De Suzannet,
Le successeur de Charrette, est contraint par Hoche à s’exiler
en Suisse d’Autichamp commandant de l’armée d’Anjou
et du haut Poitou se soumet fin mai. Parmi les dernier à se soumettre
on trouve Amédée de Béjarry et le chevalier de Chantreau
qui le 13 juillet 1796 s’entendent dire par le général Caffin
rédigeant leur acte de soumission « Ma foi Messieurs, il est
bien glorieux pour vous d’être les derniers à reconnaître
la République Française alors que l’Europe tremble devant
elle ! ».
Très longtemps, la thèse du complot de la noblesse et du clergé fanatisant et manipulant un peuple ignorant et refractaire au progrés a été la seule explication de la République au soulèvement Vendéen. Cette explication lapidaire ne peut suffire à expliquer ces trois longues années de guerre fratricide. Le soulèvement a été réellement spontanné et populaire dès mars 1793. S'il durera et s'étendra ensuite se sera essentiellement à cause de la radicalisation de la position de la Convention. En effet le soutien apportés aux Vendéens par les émigrés et les puissances étrangères hostiles à la République fut vraiment très faible. Peut être cette légende du complot à t'elle permis à la République de ne pas se pencher sur les causes réelles de ses guerres de Vendée et donc de ne pas en assumer sa part de responsabilité.
Les évaluations des pertes humaines oscillent entre 117.000 morts, d’après une études assez récentes de l’historien Reynald Secher qui ne prend pas en compte les morts coté Républicain, et 600.000 morts donné par le général Hoche. En 1996 un historien démographe Jacques Hussenet s’appuyant sur les dénombrements et recensements effectués entre 1790 et 1820 parlait d’une estimation de 140.000 à 190.000 morts du coté Vendéen toute cause confondue (guerre, exaction, famine, épidémie ...). Sur ce chiffre environ 40.000 victimes sont imputables aux seules colonnes infernales de Turreau. Aucun chiffre précis concernant les soldats républicains volontaires ou ceux de l'armée régulière venu de toutes la France n'a jamais été publié, les estimations varient de 30.000 à 220.000 morts.
Quelque soient les chiffres retenus ceux-ci sont très lourds quand ils sont ramenés à l’échelle d’un territoire de quelques 10.000 km2 qui comptait en 1793 moins de 850.000 habitants.