Le contexte
Septembre 1789, à l'Assemblée,
les discussions reprennent sur le partage des pouvoirs. D'un côté,
les "monarchiens" sont conduits par Mounier, Malouet, Clermont-Tonnerre
et Lally-Tollendal et ont l'appui du ministre Necker et d'une partie de l'aristocratie.
Ils souhaitent terminer la révolution et sont partisans d'une constitution
à l'anglaise avec deux chambres : l'Assemblée élue doublée
d'un sénat héréditaire et un pouvoir exécutif fort
avec véto absolu. D'un autre coté le triumvirat Barnave, Lameth,
Duport s'appuient sur les patriotes du club Bretons et ne veulent ni d'une chambre
haute ni du véto royal.
Le 10 septembre les bicaméristes essuient un premier
échec puisque le principe des deux chambres est repoussé massivement
par 849 voix contre 89. Le 11 septembre, nouvelle défaite
des monarchiens, le roi ne se voit accordé qu'un veto suspensif pendant
deux législatures contre la promesse de la sanction royale sur les décrets
du 4 août. Louis XVI refuse cependant toujours de signer la sanction qui
permettrait de mettre en application l'abolition de la féodalité.
A l'inquiétude des patriotes devant l'attitude du roi s'ajoutait la crise économique. L'approvisionnement en grain de la capitale était difficile en effet les calculs des spéculateurs et la peur de manquer favorisait la constitution de stocks. Le pain montait à treize sous et demis les quatre livres, le numéraire était rare et le chômage, de part l'émigration de plusieurs familles nobles, frappait tout les ouvriers de l'artisanat de luxe et les domestiques. Chaque jour, des nouvelles plus ou moins extravagantes dénonçaient les intrigues des aristocrates et les manœuvres anti-révolutionnaires de la cour. Au Palais-Royal et dans les districts parisiens, des agitateurs soulevaient le peuple contre l’Assemblée, contre le roi ou contre la commune de Paris. Le maire Bailly comme le commandant de la garde nationale La Fayette étaient constamment débordés par des mouvements de foule.
C'est dans cette ambiance trouble que la nouvelle de l'arrivée, à Versailles, du régiment de Flandre, qu'on disait fidèle au roi, parvint à Paris fin septembre. Etait-il destiné à préparer une épreuve de force, un coup d'Etat ou plus simplement à protéger la famille royale et l'Assemblée qui siégeait alors à Versailles ?
Le prétexte
Le 1 octobre lors d'un banquet tenu à Versailles par
les gardes du corps du roi, les soldats et officiers du régiment de Flandre
foulèrent aux pieds la cocarde tricolore et arborèrent la cocarde
blanche. Cette dernière nouvelle d'un caractère nettement contre-révolutionnaire
émut la capitale qui en eut connaissance le lendemain.
Les meneurs s'emparèrent du symbole et organisèrent, très
artificiellement, une marche des femmes sur Versailles ayant comme objectif
officiel la demande de pain au roi. La marche était organisée
par des agitateurs, très certainement à la solde de Philippe d'Orléans
qui espérait peut être un renversement du roi ou une fuite du roi
pour se voir proposer la succession du trône. Tout le milieu entourant
le Palais-Royal craignait aussi de perdre son influence sur le cours du mouvement
révolutionnaire avec le roi et l'Assemblée isolés à
Versailles. Thiers remarque dans son Histoire de la Révolution française
"... La cours retirée dans une petite ville uniquement peuplée
de ces serviteurs, était en quelque sorte en dehors de l'influence populaire,
et pouvait même tenter un coup de main sur l'Assemblée. Il était
naturel que Paris, capitale du royaume et séjour d'une immense multitude,
tendît à ramener le roi dans son sein pour le soustraire à
toute influence aristocratique. " Les objectifs réels et principaux
de ce mouvement étaient donc bien l'installation du roi à Paris
et l’obtention de la sanction du roi sur les décrets en attente
et accessoirement l’approvisionnement de farines à Paris.
La journée du 5 octobre
Dès le 4 octobre, au Palais-Royal, des femmes avaient réclamées du pain et données l’idée d’aller en réclamer au roi. Le lendemain matin lundi 5 octobre un rassemblement, fort peu spontané – on ne mobilise pas une telle foule sans organisation – de plusieurs milliers de femmes venues des faubourg Saint-Antoine et des Halles se masse devant l’Hôtel de Ville. Rapidement pris en main par d’anciens vainqueurs de la Bastille comme Maillard le rassemblement se transforme rapidement en une marche sur Versailles de 7000 à 8000 manifestants. Parmi eux une majorité de femmes bien sûr mais aussi des hommes armés de piques et de fourches certains travestis en femmes. Plus tard dans l'après-midi, La Fayette bien malgré lui et sur la demande pressante de ses troupes, prendra le chemin de Versailles avec ses 15.000 gardes nationaux suivi de quelques milliers de parisiens. La Commune lui adjoint deux commissaires chargés de ramener le roi à Paris.
Les Parisiennes à Versailles Versailles les 5-6 octobre 1789.
Cortège des femmes de Paris à Versailles le 5 octobre 1789 |
Pendant ce temps à l'Assemblée, présidée par Mounier, on discutait de la conduite à adopter face au nouveau refus du roi de signer les décrets. La séance allait être levé quand, vers 16h30, les femmes conduites par Maillard arrivèrent sous la pluie. Une partie d'entre elles envahissaient la salle réclamant du pain et la sanction du roi. Sous la pression, les députés chargent Mounier de conduire une délégation à Louis XVI. Le roi de retour de chasse avait trouvé Versailles bien agité, il reçut Mounier et une délégation de Parisiennes conduite par Marie-Louise Chabry et donna rapidement des ordres pour faire venir du blé dans la capitale. Il leur remit également tout le pain qui se trouvait à Versailles. Concernant la sanction des décrets, Louis XVI refusait toujours de signer. Pendant ce temps à l'extérieur, les manifestants prenaient de plus en plus d'ascendant sur les gardes du roi. La garde nationale Versaillaise était apparue et semblait se ranger du côté des manifestants alors que le roi était toujours indécis sur l'attitude à tenir. Finalement à 20h le roi, inquiet du tour que prenaient les événements, se décida à sanctionner les décrets. Mounier retourna à l'Assemblée porteur de la bonne nouvelle.
Les Parisiennes à l'Assemblée Versailles le 5 octobre 1789.
A leur arrivée à Versailles en fin d'après-midi. Une délégation de parisiennes est aussitôt accueillie dans la salle des séances où elles siègent parmi les députés. (Gravure de JF Janinet) |
La Fayette arriva au château à 22h30 avec ses gardes nationaux trempés par la pluie et épuisés par la marche. Sous les sarcasme de la cour "Voila Cromwell !" auxquels La Fayette répond froidement "Cromwell ne serait pas entré seul ici", le général présenta au roi la demande de retour à Paris de la famille royale. Reprenant confiance le roi remit au lendemain toute prise de décision et rentra dans ses appartements (il était 2h du matin). Les gardes nationaux assuraient la garde du château. La Fayette retourna alors à l'Assemblée et lui assurant qu'il avait la situation en main, obtint de celle-ci qu'elle lève séance.
La journée du 6 octobre
Pendant cette dernière nuit de la royauté à Versailles le pouvoir royal et les modérés dorment alors que le peuple parisien est debout et veille. La Fayette en gardera le surnom de "général Morphée". Le 6 octobre, vers 6h du matin des manifestants, après une nuit très largement arrosée, pénétrèrent dans la cour du château. Un affrontement a lieu avec les gardes du corps, deux gardes sont tués, leurs têtes aussitôt mises au bout d'une pique, les assassins se ruent dans les appartements royaux. Marie Antoinette, à peine vêtue, se précipite chez le roi. La garde nationale intervient alors pour protéger les gardes du corps qui protègent la famille royale, La Fayette enfin réveillé intervient et calme les esprits, les gardes du corps et nationaux fraternisent. La foule dehors veut voir Louis XVI au balcon, il s'exécute accompagné de Marie Antoinette portant le dauphin dans ses bras, dans la cours la foule crie "A Paris ! A Paris". Le roi ne peut qu'accepter: "Mes amis, j'irais à Paris avec ma femme et mes enfants; c'est à l'amour de mes bons et fidèles sujets que je confie ce que j'ai de plus précieux". C'est l'enthousiasme dans la foule qui fraternise avec les gardes.
La Fayette à Versailles Versailles le 6octobre 1789.
Après une vigoureuse intervention de la Garde nationale, La Fayette enfin accouru fait dégager les appartements du roi. Il suggère alors au roi de se montrer devant la foule immense qui l'acclame. (Gravure de JF Janinet) |
A 11h l'Assemblée se réunissait, sous la présidence de Mounier blême d'émotion, et décidait, sur proposition de Mirabeau et Barnave, quelle était inséparable du roi et donc qu'elle suivrait Louis XVI à Paris.
A 13h le roi quittait Versailles pour Paris accompagné de toute la famille royale. En tête de l'immense cortège de plus de 30 000 hommes des gardes nationaux portant chacun un pain piqué au bout de la baïonnette, puis les femmes escortant des chariots de blé et des canons, puis les gardes du corps et les gardes suisses désarmés, venait alors le carrosse de la famille royale escorté par La Fayette, suivit d'autre voitures qui emmenaient quelques députés puis la majeure partie des gardes nationaux et le reste des manifestants criant "Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron !".
A l'entrée de Paris, Bailly accueillit le roi à 20h sous les applaudissements de la foule et le carrosse royal n'arriva finalement aux Tuileries, nullement préparées à recevoir la Cour, qu'à 22h. La famille royale etait désormais prisonnière du peuple parisien.
Les femmes des Halles Versailles le 6octobre 1789.
Les femmes de la Halle de Paris qui avaient pris l'initiative d'aller chercher le roi à Versailles ont eu gain de cause. La tête couronnée de lauriers elle crient "Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron !" (Musée de l'histoire vivante de Montreuil) |
Les protagonistes
Le Duc d'Orléans : Les événements des 5 et 6 octobre sont, selon toutes probabilités, le produit des manœuvres de la faction d'Orléans, qui espérait déterminer ainsi la fuite de la famille royale. Une procédure instruite par le Châtelet (tribunal de justice et également prison) contre les fauteurs de l'insurrection inculpe assez gravement le duc d'Orléans et son secrétaire Choderlos de Laclos, qui s'enfuient à Londres et ne reviendront en France que lors de la Fédération en juillet 1790. Mirabeau très lié avec la faction Orléans a certainement été liés à ces évènements
Selon le ministre des Affaires étrangère Montmorin et le comte de La Luzerne son ambassadeur à Londres, le duc d'Orléans aurait, sous la pression du gouvernement britannique qui cherchait à fomenter des troubles en France, fait procéder à d’importants achats spéculatifs de blé. Ces achats combinés avec la disette de 1789 déclenchèrent les premières émeutes responsables des journées des 5 et 6 octobre 1789.
La Fayette : Selon l'historien Etienne Taillemite : "Les journées d'octobre constituent un des épisodes les plus discutés de la vie de La Fayette et furent l'occasion pour ses ennemis de répandre sur lui les calomnies les plus dépourvues de fondement. Certains n'ont pas hésité à lui faire porter la responsabilité de ces scènes d'émeute et des graves menaces qui pesèrent sur la vie royale".
Pourtant le 5 octobre La Fayette, est extrêmement réticent à conduire ses gardes nationaux refusant d'être complice d'une marche sur Versailles. Ce n'est que vers 16 heures, plusieurs fois mis en joue et poussé par ses propres hommes, qu'il accepte finalement, sur ordre précis de la Commune de Paris, de partir à la tête de quelques gardes nationaux, auxquels se joignent plusieurs militaires dévoués à l'ordre et à la monarchie. Espérait t'il "empêcher par son titre de général, que ces rebelles ne se portassent aux plus grands excès" comme le rapporte Saint-Priest ?
L'ordre de la Commune place le général dans une position particulièrement délicate entre la royauté, dont il semble menacer l'indépendance, et l’insurrection qu'il cautionne par sa présence. A Versailles La Fayette remplit ses devoirs de protection envers la famille royale, l'enquête menée par le Châtelet sur ses journées, conclut d'ailleurs "le salut du roi, de la reine, de la famille royale, fut uniquement dû à la Garde nationale et à son général".
Antoine de Rivarol lui a reproché
son sommeil dans la nuit du 5 au 6 octobre "il dormait contre son roi"
et on l'a stigmatisé, à cette occasion, du sobriquet de général
Morphée. Certainement a t'il fait preuve d'une grande naïveté
ou tout au moins d'insouciance durant cette nuit en croyant que l'émeute
serait stoppée car le roi venait de céder aux demandes. Il est
par contre impossible qu'il en soit été complice car
La Fayette était totalement opposé à la faction d'Orléans,
dont il avait toujours repoussé les avances avec dédain. Dans
ses mémoire il soutient que Choderlos de Laclos, aux ordres du duc d'Orléans,
est le "véritable directeur" de cette insurrection, en utilisant
l'appui de Merlin de Douai, Barère et Danton.
Mirabeau conscient de l'incapacité de La Fayette à maîtriser
les émeutes d'octobre le surnommera pas dérision "Gilles
César".
Napoléon Bonaparte,
parlant des hommes du début de la révolution dira de lui à
Sainte-Hélène, "... La Fayette n'était qu'un niais
sans talent civil ni militaire, un esprit borné un caractère dissimulé.
Sa bonhomie politique devait le rendre dupe des hommes et des choses."
Le jugement est sévère de la part d'un homme qui avait le coup
d'oeil pour juger ses contemporains, peut être pas niais mais certainement
un très grand naïf. Pour beaucoup d'historiens il restera, involontairement,
l'un des principaux responsables de la destruction de la monarchie française.
Les conséquences
Louis XVI à Paris, l'Assemblée viendra siéger à l'Archevêché le 12 octobre attendant que la salle du Manège qui lui est destinée ne soit finie de préparer. Le retour du roi et de l'Assemblée à Paris allait être lourd de conséquence pour les années à venir. Désormais Louis XVI, dans sa capitale, était prisonnier du peuple de Paris aux Tuileries, l'antichambre de la prison du Temple.
Hormis le roi, les premiers perdants de ces journées sont Mounier et le groupe des monarchiens, leur souhait d'une constitution avec une monarchie forte s'était éteint ce 6 octobre. Mounier démissionnera de son poste de député le 8 octobre et choisira l'émigration. Mallouet émigrera lui aussi mais après le 10 août 1792. Clermont-Tonnerre sera assassiné le 10 août 1792 à Paris, Lally-Tolendal démissionnera et s'exilera, comme Mounier, en Suisse. Le parti monarchien se désagrège à partir de cette date et est remplacée par la Société des amis de la Constitution monarchique dirigée par Clermont-Tonnerre.
L'aile gauche et révolutionnaire de l'Assemblée sortait temporairement victorieuse de cette journée, Louis XVI avait signé l'abolition de la féodalité et de l'Ancien Régime, la Déclaration des Droits de l'Homme était accepté. Beaucoup de ces députés pouvaient penser, à leur tour, la Révolution terminée.
Les véritables gagnants de ses journées étaient bien entendu la rue et à travers elle ceux qui sauraient la diriger, l'utiliser et la manipuler dans les mois qui suivraient. Depuis juin 1789 deux pouvoirs s'affrontait le roi et l'Assemblée, une nouvelle puissance, apparu le 14 juillet, prenait maintenant la direction des évènements et allait pouvoir faire pression sur l'Assemblée : La rue, soulevée et guidée par quelques meneurs, sensible aux rumeurs, violente et versatile dont les réactions dépendaient d'un mauvais approvisionnement, du chômage en hausse ou de rumeurs incontrôlée. Il faudrait maintenant tenir compte de cette puissance d'autant plus que le roi et l'Assemblée étaient à sa merci dans Paris.
Le 6 octobre ouvrait dans l'histoire de la Révolution une phase nouvelle. Le problème de l'abaissement de la monarchie absolue était dépassé.
Points de vue très différents
Au travers de quelques extraits voyons comment les historiens ont perçu la cause de ces journées d'octobre et l'organisation du cortège qui part pour Versailles.
Pour Jules Michelet (1798-1874) dans son Histoire de la Révolution française: "...Ils [les partis et factions] agirent mais il firent peu, la cause réelle, certaine pour les femmes pour la foule la plus misérable ne fut autre que la faim.... Les grandes misères sont féroces, elles frappent plutôt les faibles; elles maltraitent les enfants, les femmes bien plus que les hommes. ... Il y avait, au 5 octobre, une foule de malheureuses créatures qui n'avaient pas mangé de trente heures. Ce spectacle douloureux brisait les coeurs, et personne n'y faisait rien; chacun se renfermait en déplorant la dureté des temps. Le dimanche 4, au soir, une femme courageuse qui ne pouvait voir cela plus longtemps, court du quartier Saint-Denis au Palais Royal; elle se fait jour dans la foule bruyante qui pérorait, elle se fait écouter; c'était une femme de trente-six ans, bien mise, honnête, mais forte et hardie. Elle veut qu'on aille à Versailles, elle marchera à la tête. Le lendemain, elle partit des premières, le sabre à la main, prit un canon à la ville, se mit à cheval dessus, et le mena à Versailles, la mèche allumée. ..."
Pour Hyppolite Taine (1828-1893) dans son Origine de la France contemporaine : " ... Cette fois encore deux courants distincts se réunissent en un seul torrent, et précipite la foule vers le même but. - D'un coté, ce sont les passions de l'estomac et les femmes ameutées par la disette; Puisqu'il n'y a pas de pain à Paris allons en chercher à Versailles ... de l'autre se sont les passions de la cervelle et les hommes poussés par le besoin de domination; Puisque nos chefs et nos représentants nous désobéissent la bas, allons y et faisons nous obéir séance tenante ... que le roi sanctionne les décrets ... qu'il vienne à Paris; là sous nos yeux et sous nos mains, avec l'Assemblée qui se traîne en boiteuse, il ira droit et vite de gré ou de force, et toujours dans le bon chemin. Sous ce confluent d'idée, l'expédition se prépare ... Les femmes seront à l'avant-garde, parce qu'on se fait scrupule de tirer sur elles; mais pour les renforcer, nombre d'hommes déguisés en femmes sont dans leurs rangs; en les regardant de prés on les reconnaît sous leurs rouge, à leur barbe mal rasée, à leur voix, à leur démarche. Hommes et femmes, on n'a pas eu de peine à les trouver parmi les filles du Palais-Royal et les soldats transfuges qui leur servent de souteneurs ... En tout cas le premier peloton qui se met en marche est de cette espèce avec le linge et la gaieté de l'emploi ... quelques unes semblent avoir du tact et l'habitude du monde, supposez que Chamfort et Laclos ont envoyé leur maîtresses. Ajoutez y des blanchisseuses, des mendiantes, des femmes sans souliers, des poissardes racolées depuis plusieurs jours à prix d'argent ... joignez à cela des gens sans aveu, des rôdeurs de rue, des bandits, des voleurs, toute cette lie qui s'est entassée à Paris et qui surnage à chaque secousse ..."
Pour Jean Jaurès (1859-1914) dans l'Histoire socialiste de la Révolution française : "... ces femmes n'étaient point, comme le dit la réaction, des mégères ivres de sang ou des filles de joie. C'étaient de bonnes et vaillantes femmes dont le grand coeur maternel avait trop souffert de la plainte des enfants mal nourris ... C'était une révolte de la pitié. Et de plus avec leur sûr instinct, elles imputaient aux manoeuvres des aristocrates et des prélats contre la Révolution la disette dont souffrait Paris, la misère qui étreignait le peuple ..."
Pour compléter ce dossier quelques liens intéressants :
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